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ans et qui avait été adressé au sieur Celsing dès le commencement, n'avait pas encore plus avancé dans sa négociation qu'il ne l'avait été dès le premier moment de son arrivée, pendant que celui de Votre Majesté avait eu le bonheur de réussir en six semaines de temps, le roi de Danemark, qui n'aurait pas pu juger autrement selon les apparences, aurait été en droit de croire que le ministre de Suède aurait reçu des ordres d'appuyer davantage la négociation du sieur de Rexin que celle de son ministre. Que cependant il pouvait assurer que la communication qui avait été faite de cette affaire à d'autres cours, était conçue en des termes si modérés que cela ne pourrait offenser nullement Votre Majesté. Le baron de Hœpken a fini par dire que, comme c'était une affaire qui regardait le Roi et le Sénat de Suède, il leur enverrait son rapport de l'insinuation que l'Ambassadeur lui avait faite, et qu'il lui rendrait réponse du résultat.“

Ce que vous ne manquerez pas de dire à M. d'Havrincourt.

Federic.

Nach dem Concept.


7085. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 8. November : „Ce fut le 5 du courant que la poste de Constantinople du 13 d'octobre arriva. Les lettres confirment la grande fermentation des esprits, dont j'ai fait mention en dernier lieu.1 L'Aga des janissaires a été exilé. On s'attend à la déposition du Grand-Visir,2 qui serait remplacé pour la troisième fois par Ali Bacha,3 ce dernier ayant reçu ordre de revenir à Rhodes.4 Toutes ces circonstances causent ou augmentent plutôt l'inquiétude ici.“

Potsdam, 18 novembre 1755.

J'ai reçu votre dépêche du 8 de ce mois, au sujet de laquelle et de ce que vous m'avez communiqué des dernières nouvelles de Constantinople, je veux bien vous communiquer une réflexion — qui m'est venue au sujet de la crainte que la cour de Vienne affecte d'avoir d'une révolution à la Porte et d'une guerre avec la Russie — que je doute que la susdite cour en soit si inquiète qu'elle le fait paraître; car, supposé qu'une guerre arrive contre les Russes, il n'est pas douteux que les deux puissances, en joignant leurs forces contre les Turcs, n'aient toujours un grand avantage et une supériorité décidée contre ceux-ci, en sorte que je ne vois pas ce que la cour où vous vous trouvez en aurait à appréhender.



1 Vergl. S. 376.

2 Vergl. S. 415.

3 Vergl. S. 257.

4 Von Famagusta auf Cypern.