<452> n'avoir pu tirer autre réponse du baron Hœpken, sinon qu'il ne pouvait plus s'en mêler, que, cette affaire devenant personnelle à lui, il en ferait son rapport au Roi et au Sénat, je ne puis présumer autrement qu'on voudra me refuser la satisfaction qu'on me doit par rapport aux termes et au mauvais choix dont le sieur de Hœpken a usé dans la déclaration, ce qui m'obligera de rappeler à la fin mon ministre.1 J'attendrai, cependant, avant que de m'y déterminer, l'effet qu'opèrera la dernière dépêche de M. de Rouillé au marquis d'Havrincourt; ce dont vous pouvez assurer M. de Rouillé, en lui disant que je verrais toujours avec satisfaction que cette affaire pourrait être composée et, quoique d'ailleurs en tout cas résolu de rappeler le comte de Solms, je n'y précipiterais cependant rien.
Si la cour de France connaissait son propre intérêt, elle sentirait que je n'ai point eu tort de lui dissuader l'alliance avec la Saxe, bien attendu que celle-ci prétendait tirer de son argent, sans vouloir lui fournir des troupes, malgré que les ministres saxons ont déclaré au comte de Broglie qu'ils ne sauraient refuser à la Russie leurs troupes contre les alliés de la France, dans le cas que la Russie leur en ferait la réquisition. Mais c'est aussi ce peu de connaissance des vrais intérêts de France que ledit ministère a marqué jusqu'ici, que la cour de Versailles amènera difficilement celles de Madrid et de Turin de son côté,2 parcequ'elles présumeront que des gens à qui leurs propres intérêts sont si indifférents, se soucieront encore moins du salut de leurs alliés.
Pour finir ma dépêche, je vous confirme ce que je vous ai déjà marqué3 que les Russes continuent de renforcer leurs troupes aux frontières de Livonie et de Courlande et que les Autrichiens font de même en Moravie et en Bohême; mais que, du contraire, l'Angleterre me fait faire des propositions pour le maintien de la tranquillité de l'Allemagne, et qu'en conséquence de bonnes lettres de Londres4 le ministère anglais a fait déclarer formellement au Parlement par le lord Holdernesse que c'était uniquement dans ce but que le roi d'Angleterre avait contracté le traité de subsides avec la Russie.
Federic.
Nach dem Concept.
7162. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Berlin, 27 décembre 1755.
J'ai reçu votre rapport du 17 de ce mois et ne veux point vous dissimuler que ce que vous m'avez marqué touchant la prétendue con-
1 Vergl. S. 382.
2 Vergl. S. 134.
3 Vergl. S. 445.
4 Bericht Michell's, London 12. December.