<453>vention faite entre l'Angleterre et les deux cours impériales,1 me confirme encore dans ce soupçon dont je vous ai déjà fait part2 qu'on tâche de vous donner de fausses nouvelles et qu'il faudra que vous vous teniez en garde contre ces donneurs de faux avis.
Comme de bonnes lettres de Londres3 nous marquent que le roi d'Angleterre venait de faire assurer le Parlement par le secrétaire d'État, lord Holdernesse, que l'unique but de son traité de subsides fait avec la Russie était le maintien de la paix et de la tranquillité de l'Allemagne, la cour où vous vous trouvez pourrait donc se tromper furieusement, si elle compte sur les subsides qu'elle espère tirer des Anglais, surtout quand leurs projets sont aussi différents qu'il le paraît, vu que celui des deux cours impériales ne tend que sur moi,4 au lieu que l'Angleterre ne porte ses vues que sur l'Amérique et sur le maintien de son commerce. En gros, je puis vous avertir que, pour le présent, je puis envisager avec la plus grande indifférence ce que mes ennemis trament, et que, pourvu que le système de l'Angleterre reste sur le pied qu'il est actuellement, je n'aurai point des appréhensions sur tout le reste.
Pour ce qui regarde les arrangements militaires5 avec les différents changements qu'on fait à vos lieux des garnisons des régiments, vous continuerez d'y être attentif et de me marquer toujours ce que vous en aurez appris avec certitude, et me réserve, au reste, de m'expliquer un jour sur tout ceci avec vous-même.
Federic.
Nach dem Concept.
7163. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.
Berlin, 30 décembre 1755.
La dépêche que vous m'avez faite du 22 de ce mois, m'a été fidèlement rendue. Je suis bien aise que l'action étourdie que votre homme a faite, soit restée sans conséquence et que tout soit tranquille. De cette façon-là, je serai bien aise, si vous savez tirer de nouvelles lumières par son entremise, pourvu que vous croyiez que cela se puisse faire avec sûreté, car les conjonctures sont à présent si intricates et compliquées qu'il m'importe extrêmement d'avoir de bonnes informations, par votre moyen, de ce qui se trame au dehors.
Quant à la négociation de la nouvelle convention de commerce avec la cour où vous vous trouvez,6 je crois qu'elle viendra à sa con-
1 Klinggräffen berichtet, Wien 17. December, er habe ein Schreiben aus London gelesen mit der Nachricht, dass zwischen England, Russland und Oesterreich ein Defensivbündniss zum Schutz der Besitzungen des Königs Georg in Deutschland geschlossen werden solle.
2 Vergl. Nr. 7154.
3 Bericht Michell's, London 12. December. Vergl. Nr. 7160.
4 Vergi. S. 439.
5 Vergl. Nr. 7161.
6 Vergl. S. 401—403.