<6> aussi qu'on s'y verra grossièrement trompé, et que peut-être la joie sur tes suites dè la reconvalescence du Sultan sera prématurée,1 parcequ'il n'est pas à présumer que la Porte, ayant une fois faite la déclaration vigoureuse relativement à la forteresse de Sainte-Elisabeth dans la Nouvelle Servie, voudrait rester là au sujet de la mort du comte Desalleurs.2 Au surplus, vous serez bien persuadé avec combien de déplaisir j'ai appris ce fâcheux évènement, mais je me flatte que la cour de Versailles songera de réparer au plus tôt cette perte par l'envoi d'un autre ministre habile et aussi bon sujet que le défunt. En attendant, j'approuve bien que vous fassiez de votre mieux afin que le sieur de Celsing soit bien instruit par le comte de Barck de tout ce qu'il faudra pour détruire et contre-balancer les faussetés que les ennemis de la France et surtout les deux cours impériales tâcheront de répandre sur elle et sur moi.
Federic.
Nach dem Concept.
6587. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LEGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Berlin, 7 janvier 1755.
L'ordinaire dernier ne m'ayant point apporté de vos lettres, je me réfère à celle que je vous ai faite du 3 de ce mois.3 D'ailleurs, j'apprends par celles que j'ai reçues de Vienne que le sieur Celsing, ministre de Suède à Constantinople, avait marqué l'ordinaire dernier au comte Barck à Vienne que quelques seigneurs polonais avaient porté des plaintes à la Porte contre la conduite de l'envoyé tartare qui avait été à Varsovie pendant la dernière Diète,4 les plaignants ayant supposé que la Porte le désavouerait, ils avaient reçu une réponse guère satisfaisante, la Porte ayant déclaré rondement qu'elle approuvait tout ce que le susdit ministre avait déclaré à Varsovie. L'on ajoute que la France ne pourrait trop tôt remplir le poste du comte Desalleurs, mais qu'il faudrait que ce soit par un sujet habile, désintéressé et qui suivît exactement les traces et les allures du feu comte Desalleurs; car à moins de cela, le sujet à nommer ne pouvant pas résister aux largesses que l'Angleterre et les deux cours impériales sauraient lui prodiguer sous mains, la bonne cause souffrirait un préjudice irréparable.
Federic.
Nach dem Concept.
6588. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Podewils überreicht, Berlin 8. Januar, die Copie eines ihm mitgetheilten Briefes des Grafen Broglie an La Touche (d. d. Wartenberg, 3. Januar), in welchem | [Berlin, 8 janvier 1755]. Je vous remercie de la nouvelle que vous voulez bien me |
1 Vergl. Nr. 6588.
2 Vergl. S. 1.
3 Nr. 6579 S. 1.
4 Vergl. Bd. X, 378.