<65> On a également instruit le sieur Keith, afin qu'il communique aux ministres autrichiens les ordres que le même courrier porterait au sieur Porter à Constantinople, pour qu'il tâchât de conserver les ministres de la Porte dans des sentiments pacifiques comme ci-devant; précaution qu'on a jugé à propos de prendre, sans en être requis par les deux cours impériales, afin d'en faire la démonstration qu'on veillait à leurs intérêts, et pour qu'elles fissent autant dans les occurrences vers l'Angleterre.
Je ne crois pas l'avis de la disgrâce du sieur Rasumowski à Pétersbourg fondé,1 et ce que des lettres de Hambourg en annoncent, me paraît être fort apocryphe, au moins n'avons-nous jusqu'ici aucune nouvelle sûre à ce sujet.
D'ailleurs, il n'est guère à présumer que les audiences du baron de Beckers aient pour objet des affaires d'importance, il se [peut] qu'il s'y agisse de quelques petites chipoteries, mais je me persuade que cela ne tirera à rien.2
Il est toujours bon que quelque révolte soit arrivée parmi les Croates,3 ne fût-ce que pour faire apprendre à la cour de Vienne qu'il lui peut arriver des désastres même dans l'intérieur de son pays; le malheur est seulement que cela arrive un peu hors de saison et non pas à un temps où le nouveau Grand-Seigneur se sente assez afin de pouvoir y être pour quelque chose. Je crois, en attendant, que la cour s'avisera de la voie de douceur pour apaiser cette révolte, et qu'à la suite elle songera à se défaire des chefs de la révolte, pour n'en avoir plus à craindre.
Federic.
Nach dem Concept.
6660. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Michell berichtet, London 7. Februar: „Le duc de Mirepoix n'a encore reçu aucune réponse de sa cour touchant la négociation qu'il a entamée ici au sujet des affaires d'Amérique.4 Ces délais paraissent beaucoup inquiéter les ministres. Ils soupçonnent que la France n agit pas de bonne foi et qu'elle ne cherche qu'à traîner les choses en longueur, afin d'avoir le temps de faire partir pour l'Amérique l'armement qu'elle fait préparer à Brest. Quoi qu'il en soit, on paraît résolu ici de n'en pas être la dupe, et à cet effet on a redoublé les ordres pour l'équipement de la flotte, qu'on mettra aussi en mer, si les choses ne s accommodent pas. On a même mis déjà | Potsdam, 22 février 1755. J'ai reçu votre rapport du 7 de ce mois et suis satisfait de l'exactitude avec laquelle vous m'informez tant sur ce qui regarde les armements qu'on fait en Angleterre, que sur la situation présente de la négociation entre les ministres anglais et le marquis de Mirepoix; je me rapporte, au surplus, sur ce que je vous ai dit dans ma dernière lettre5 de la difficulté qu'il y aura des deux côtés pour éviter une rupture; mais ce que je vou- |
1 Vergl. S. 42.
2 Vergl. Bd. X, 150.
3 Vergl. S. 60.
4 Vergl. S. 43.
5 Nr. 6648 S. 55.