la Grande-Bretagne,1 en conséquence de ses dernières instructions. Il mande que la cour de Londres déclare ne pouvoir consentir à une trève en Amérique, avant que la France n'ait donné des ordres à ses gouverneurs de ne point inquiéter les Anglais dans leurs établissements sur la rivière d'Ohio; que la cour de Londres demande que le fort démoli par les Français en dernier lieu lui soit restitué, et, en outre, que les escadres de France ne sortent point des ports où on les équipe, afin de ne point donner de l'inquiétude à la nation anglaise pour ses colonies dans l'Amérique septentrionale … Le sieur de Bussy vient d'essuyer une terrible mortification. M. Rouillé lui a ôté, il y a quelques jours, le département de l'Angleterre,2 pour le conférer à l'abbé de La Ville.3 Le changement doit être d'autant plus sensible au sieur de Bussy qu'il perd par là une des principales branches de son département et même celle qui est la plus importante dans ce momentci … L'abbé de Bernis, ambassadeur de France auprès de la république de Venise, a demandé un congé pour venir ici, et l'on soupçonne assez généralement qu'il ne retournera plus à Venise. Comme il est fort en faveur chez la Marquise depuis longtemps, et qu'il réunit beaucoup de savoir avec beaucoup d'esprit, l'on prétend que son dessein est de le faire entrer dans le Conseil. L'on pourrait bien lui donner la place du sieur Rouillé.“ | velles qu'il comprend relativement à la négociation de M. de Mirepoix et aux conditions préalables que le ministère anglais demande pour consentir à une trève en Amérique, il me paraît qu'on a tout lieu d'appréhender une rupture entre les deux puissances, vu que l'on s'avance trop pour qu'il reste le moyen de reculer, et que, d'ailleurs, les préalables des Anglais paraissent plutôt des lois de vainqueur que des conditions pour traiter d'accommodement là-dessus. La mortification que le sieur de Bussy vient de recevoir, me fait une véritable peine, par ses talents et sa grande capacité pour bien servir la France, et bien qu'il faille reconnaître l'habileté de l'abbé de La Ville, il faut cependant convenir que le premier a outre son habileté une grande routine et un grand fonds d'expérience dans les affaires. S'il y a moyen que vous sachiez parler confidemment au sieur de Bussy, tâchez de lui inspirer de prendre son mal en homme sage et de ne pas quitter la partie. Quant à l'abbé de Bernis que j'ai eu autrefois l'occasion de connaître personnellement, j'ai de la peine à me persuader que le dessein existe de le faire entrer au Conseil, et présume plutôt que ce qu'on a dit sur son chapitre, ne sont que des conjectures prématurées. Federic. |
Nach dem Concept.
6679. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 11 mars 1755.
Les rapports que vous m'avez faits du 21 et du 28 de février dernier, m'ont été fidèlement rendus. Je suis toujours dans les mêmes
1 Vergl. S. 72.
2 Vergl. S. 1.
3 Vergl. Bd. II, 485; III, 368; IV, 402; v, 531.