Seigneur ne fait nul plaisir ici. Il faut bien que la Russie ne regarde le nouveau Sultan aussi pacifique que le comte Kaunitz a affecté de le faire passer, puisqu'elle a fait déclarer à la Porte qu'elle se désistait entièrement de la construction des fortifications auxquelles elle avait fait travailler jusqu'ici.1 On peut, je crois, établir pour chose sûre que les intrigues des deux cours impériales seront sans effet pendant longtemps.“ | Pour ce qui regarde les courriers anglais arrivés successivement à Vienne dont les dépêches qu'ils ont portées, ont donné lieu à de longs entretiens avec le sieur Keith, je ne présume pas que la cour de Londres veuille déjà sommer celle de Vienne sur le secours à lui prêter contre la France, au cas que la première se crût obligée de rompre avec celle-ci; je crois plutôt que c'a été ou par rapport à l'affaire de la Barrière,2 où la cour de Vienne regimbe beaucoup encore, ou, ce qui paraît le plus vraisemblable, que le sujet de ces entretiens a été la communication que la cour de Londres a donnée aux deux cours impériales des préparatifs qu'elle fait à l'occasion des différends avec la France,3 et de la négociation qu'on a entamée avec elle, de même que des ordres envoyés, sans en être requis, au sieur Porter pour qu'il tâchât de conserver le ministère de la Porte dans des sentiments pacifiques comme ci-devant; démarche dont je crois vous avoir déjà averti4 que le ministère anglais s'en est avisé afin de faire voir aux deux cours impériales qu'on veille à leurs intérêts, et pour qu'elles en fassent autant à l'égard de l'Angleterre. Ce que vous tâcherez d'approfondir au possible. Federic. |
Nach dem Concept.
6689. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Potsdam, 15 mars 1755.
J'ai reçu l'ordinaire dernier vos dépêches du 28 de février et du 3 de ce mois, au sujet desquelles je vous dirai avant tout que je désire extrêmement de savoir tout à clair sur quel pied la France est actuellement avec l'Espagne, et ce qu'elle en saurait attendre, au cas que la guerre entre elle et l'Angleterre serait inévitable. Vous devez ainsi tâcher de votre mieux de pouvoir m'en informer le plus exactement et de manière que j'y puisse compter. Mais, pour y parvenir vous-même, il ne faut pas que vous vous adressiez directement au sieur de Rouillé, parcequ'il ne vous en dira plus qu'il ne veut que vous en sachiez, mais plutôt à d'autres qui en pourront être bien instruits, et encore au ministre d'Espagne,5 pour avoir des notices les plus justes sur cet article.
1 Vergl. S. 64.
2 Vergl. S. 38.
3 Vergl. S. 64.
4 Vergl. Nr. 6659.
5 Soto-Mayor.