6672. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A POTSDAM.

Potsdam, 1er mars 1755.

Mon Cousin. Sur les représentations qu'il vous a plu me faire par votre lettre du 27 du mois précédent relativement aux affaires du marchand Martini, je viens de donner mes ordres à mon ministère du département des affaires étrangères pour écrire encore une fois tant aux États-Généraux qu'au magistrat de la ville d'Amsterdam dans des termes convenables, mais énergiques, pour les sommer de remplir la parole qu'ils m'ont engagée par leurs lettres antérieures, afin de rendre prompte et bonne justice audit sieur Martini, comme mon sujet et marchand établi à Emden, et de ne plus reculer à lui faire l'extradition de tous les effets qu'on a jusqu'ici retenus à un homme qui n'a point été trouvé coupable, qui a souffert des injustices criantes, et à qui je ne saurais refuser ma protection. Je donnerai, outre cela, mes ordres à mon chargé d'affaires, le sieur de Hellen à la Haye, afin d'appuyer efficacement ces remonstrances partout où il trouvera convenable.

A l'égard de la seconde demande du sieur Martini, je lui ai accordé le brevet ci-joint par écrit, pour déclarer que j'agrée son projet relativement à l'établissement d'un port franc à Emden, conformément à la proposition qu'il m'a faite, et à l'érection d'une amirauté à Emden, pour juger et décider tous différends qui pourraient naître entre marchands étrangers qui s'y établiront, indépendamment de la Jurisdiction du magistrat de ce lieu, et le sieur Martini sera d'ailleurs autorisé de déclarer ceci en mon nom et de ma part à tous marchands étrangers qui voudront venir s'établir à Emden.

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Quant aux Anglais qui voudraient établir à leurs frais et dépens des fabriques dans les pays de ma domination, je suis obligé de vous faire remarquer la distinction que je fais de mes provinces au delà et en deçà de la Wéser. Il sera toujours permis à tout marchand ou fabricant anglais qui s'établira dans le pays d'Ostfrise ou de Clèves, d'y établir en même temps des fabriques et d'en faire son trafic dans les provinces au delà de la Wéser et dans l'étranger, mais il ne faudra point qu'un tel commerce ou trafic soit étendu aux provinces en deçà de la Wéser, au sujet desquelles je ne saurais me départir des règlements et des lois qui y sont établis en faveur des fabriques et du commerce du pays.

Federic.

Nach Anschrift der Cabinetskanzlei.