6744. AU CONSEILLER-PRIVÉ DE GUERRE EICHEL A POTSDAM.
Knyphausen berichtet, Paris 7. April: „Le parti de la France en Europe est pour le moins aussi fort que celui de l'Angleterre, et ses ressources, quant aux finances, sont bien plus nombreuses et infiniment plus considérables. La masse pécuniaire de la France monte actuellement à plus de dix et sept cents millions, tandis qu'on évalue à peine les espèces monnayées de l'Angleterre à quatre cent millions de livres de ce pays-ci. Quant aux dettes de la France, elles ne sont de longtemps pas aussi considérables que celles de l'Angleterre; les deux tiers n'en sont point exigibles quant au principal, et leur remboursement dépend uniquement du bon plaisir du Roi. Je crois que lon peut avancer avec la même certitude que le roi de France trouvera des secours tout aussi puissants dans les opérations auxquelles on a coutume d'avoir recours ici, telles que sont les aliénations, les emprunts, les créations de rentes tant viagères que perpétuelles, les tontines, lotteries, créations de charges, et d'autres que l'Angleterre ne pourra trouver dans son crédit. A quoi l'on peut ajouter encore les moyens qui sont communs à ce royaume avec les autres pays, tels que les créations de nouveaux impôts ou l'augmentation de ceux qui sont déjà établis, sans compter les ressources énormes que le Roi, en usant de fermeté, pourrait se procurer de la part du clergé, qui, de compte fait, possède plus d'un tiers des biens du royaume, sans participer aux impositions. Telle étant la situation de la France, il semble que ses ennemis ne sauraient mieux faire que d'entretenir l'assoupissement du gouvernement actuel, afin de point lui faire connaître les ressources qu'il a, et le mettre dans le cas d'en faire usage.“ | [avril 1755]. Relation de jeune homme, ventus gallus. |
Nach der eigenhändigen Aufzeichnung in dorso des Berichtes von Knyphausen. Vergl. Nr. 6745.
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