6867. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Potsdam, 12 juillet 1755.

J'ai vu avec satisfaction, par le rapport que vous m'avez fait,205-5 que le voyage du sieur de Hochstetter à Treptow et les représentations qu'il a faites au prince Eugène de Würtemberg au sujet de la démarche précipitée qu'il avait faite, ont si bien opéré sur son esprit qu'il en est parfaitement revenu.205-6 Aussi, comme le Prince me l'a marqué lui-même par la lettre que vous m'avez envoyée de sa part,205-7 je vous adresse ci-clos ma réponse pour la faire parvenir à sa direction par le sieur de Hochstetter, auquel vous témoignerez combien je suis content de l'attention qu'il m'a marquée dans cette occasion, et que je le remercie des peines qu'il a bien voulu prendre pour seconder mes intentions.

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Au surplus, vous lui insinuerez que j'avais trouvé les plaintes que le Prince lui avait faites des déboires que lui et la Princesse avaient à essuyer quelquefois de la part du margrave de Schwedt,206-1 un peu trop vagues pour pouvoir y remédier, et que je serais bien aise d'avoir des éclaircissements plus détaillés là-dessus, pour être à même de raccommoder tout. Et, comme il n'est pas à douter que le sieur de Hochstetter ne soit instruit de tout ce qui regardait ces plaintes, vous lui direz qu'il n'avait qu'à s'en expliquer tout nettement envers vous, et que, sur le rapport que vous m'en aurez fait, je ne laisserai pas de songer aux moyens les plus convenables pour y remédier.

Quant à ce qui regarde l'ouverture que le Prince lui a faite du désir que le prince de Hohenzollern206-2 avait marqué d'entrer à mon service, vous lui direz que je serais bien aise qu'on voulût marquer en termes honnêtes et convenables audit prince de Hohenzollern que, malgré toute la bonne volonté que j'avais pour remplir son attente, il se trouvait cependant de certaines considérations qui s'y opposaient, vu qu'il n'y avait aucun régiment vacant dont je puisse disposer en sa faveur et que dans un temps de paix, comme celui où nous vivons présentement, les vacances n'arrivaient qu'assez rarement. Que, d'ailleurs, il me coûterait infiniment de faire quelque passe-droit à mes vieux officiers qui avaient blanchi à mon service, et que ce n'était pas ici la naissance qui réglait l'avancement des officiers, mais le tour et le rang relativement au temps que l'on avait servi ici. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



205-5 D. d. Berlin 10. Juli.

205-6 Vergl. S. 195.

205-7 D. d. Treptow 6. Juli.

206-1 Vergl. Nr. 6874.

206-2 Vergl. Bd. X, 47.