6869. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.
Potsdam, 15 juillet 1755.
Votre rapport du 8 de ce mois m'est bien entré, et je m'en vais vous mettre en état, par la présente dépêche, de vous expliquer, comme il le faudra là où vous êtes, sur le sujet des différends qui subsistent entre moi et la Saxe relativement au commerce, en cas qu'on vînt encore à vous en parler de nouveau. Il faut donc que vous sachiez en premier lieu qu'on ne saurait guère disconvenir que toute la faute de ces différends ne se trouve du côté de la Saxe, n'ayant jamais rempli ce à quoi on s'était obligé expressément de sa part, par la convention faite autrefois avec elle à cet égard.207-1 Secondement, que, ladite conven<208>tion ne permettant l'entrée en ces pays-ci qu'aux marchandises de fabrique saxonne, les marchands saxons ont fort abusé de ce qui se trouvait être stipulé là-dessus, et qu'ils ont fait passer dans ces pays-ci à la faveur du timbre et de l'empreinte de la Saxe des milliers de marchandises purement étrangères à elle, et que la cour de Dresde, bien loin de remédier à tels abus, n'a seulement point répondu aux remontrances qu'on lui a faites de temps en temps sur ces sortes de griefs; ce qui m'a enfin obligé de défendre spécifiquement l'entrée de quelques sortes de marchandises saxonnes. Sur quoi, la Saxe s'est portée à la démarche précipitée d'interdire pendant la dernière foire de Leipzig208-1 à tous les marchands de Brandebourg le débit de leurs marchandises en Saxe, et cela de toutes indistinctement, ce qui m'a nécessité, contre mon penchant et bien malgré moi, d'user de représailles à ce sujet, jusqu'à ce que du côté de la Saxe on se prête à une façon de penser plus juste et plus équitable.
Federic.
Nach dem Concept.
207-1 16. October 1728.
208-1 Vergl. S. 196.