6871. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.
Potsdam, 15 juillet 1755.
L'ordinaire dernier ne m'ayant pas encore apporté aucune nouvelle de votre part, j'en ai été en peine par l'appréhension qu'il ne vous soit arrivé quelque accident à votre retour envers Paris.208-5
<209>Je dois vous avertir qu'on est venu m'apprendre209-1 que le voyage que le général russien Browne vient de faire au pays autrichien, et dont je vous ai marqué quelques circonstances avec mes soupçons par ma lettre antérieure,209-2 ne doit point avoir pour objet ce que j'en avais soupçonné d'abord, mais qu'il ne va qu'à Prague pour faire la visite à son parent, le feld-maréchal Browne, et voir ses enfants, qu'il fait élever là dans un couvent, et de partir en après pour Karlsbad, afin de s'y servir des eaux minérales.
Au reste, je veux bien vous dire, quoique dans la dernière confidence, que je viens de voir de bonnes lettres de Russie209-3 par lesquelles j'ai appris que le président de la chancellerie suédoise, le baron de Hœpken, avait fait ouverture au ministre de Russie, le sieur Panin, à Stockholm, de ce qui s'était passé en dernier lieu à l'égard du sieur de Rexin et son envoi de ma part à Constantinople, en ajoutant audit ministre qu'il n'avait voulu manquer de lui en donner avis, afin de prouver par là à sa cour la sincérité des sentiments qu'on conservait toujours pour la Russie; que le sieur de Panin en avait fait son rapport à sa cour, mais que le chancelier Bestushew n'avait guère tenu compte au baron de Hœpken de cette confidence. Vous concevrez, en attendant, combien je dois être choqué de ce procédé dudit baron de Hœpken.
Federic.
Nach dem Concept.
208-5 Auf der Rückreise von Wesel. Vergl. S. 169.
209-1 Bericht Maltzahn's, Dresden 11. Juli.
209-2 Vergl. Nr. 6855.
209-3 Vergl. S. 196.