6876. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.
Maltzahn berichtet, Stockholm 8. Juli, über ein Gespräch, das er am 3. Juli mit der Königin in Betreff des künftigen Reichstages geführt hat: „La Reine m'a dit qu'on ne pouvait pas prévoir qui aurait la supériorité, et qu'il se pourrait fort bien que les choses balançassent à la Diète. Qu'un point sur lequel toutes les nouvelles convenaient, c'était que l'animosité était parvenue à un point qu'elle ne pouvait pas augmenter, et qui faisait craindre que les choses n'en vinssent à quelque extrémité. Que la Reine craignait que Votre Majesté ne fût dans l'opinion que la cour pût pencher pour quelque moyen violent, puisque Votre Majesté lui avait écrit, il y a quelque temps,212-1 qu'Elle ne savait pas comment on pouvait dire avoir un parti, lorsqu'on n'était pas le maître de le retenir. Que la Reine voyait par là que Votre Majesté n'avait pas une idée juste du pouvoir du roi de Suède, puisque, quand on avait une ombre de pouvoir, on pouvait retenir un parti, mais qu'il n'en était pas ainsi du roi de Suède, qui, à la vérité, dans l'intervalle des Diètes, pouvait empêcher les choses d'aller plus loin qu'il ne voudrait, toutes les démarches étant alors faites par lui-même, au lieu que, pendant la Diète, le Roi n'avait aucun moyen de retenir qui que ce fût, chacun comme membre des États étant le maître de faire ce qu'il voulait. La Reine me dit qu'il était absolument nécessaire que je détaillasse ceci à Votre Majesté, pour qu' Elle vît que, s'il arrivait quelque chose d'irrégulîer à la Diète, ce n'était pas la faute de la cour de Suède, ajoutant que je savais combien la Reine, aussi bien que le Roi, détestaient des moyens violents. Je demandai à la Reine si elle croyait donc qu'il y aurait quelque éclat à la Diète. Sa Majesté me répondit qu'elle le croyait. Que, si les choses se balançaient et qu'il n'y eût point de supériorité bien décidée pour aucun des deux partis, il se pourrait fort bien que tout se passât fort tranquillement, mais que, si le parti du Sénat avait une supériorité bien décidée, il y aurait sûre- | Potsdam, 19 juillet 1755. J'ai reçu votre rapport du 8 de ce mois, qui m'a fait plaisir par le récit que vous m'avez fait de la conversation que la Reine, ma sœur, a eue avec vous en dernier lieu. Je n'en ai que trop compris qu'elle ne cesse pas encore de se laisser entraîner par le parti prétendu de la cour, qui, peut-être sans s'en apercevoir lui-même, va plus loin qu'il ne le pense. Mais ce qui me cause le plus de chagrin, c'est que ma sœur continue toujours de se bercer de l'idée absolument fausse que la Russie saurait contribuer à ce que l'autorité royale fût augmentée en Suède visà-vis du Sénat.212-2 Si vous avez l'occasion encore de lui parler avant votre départ, faites encore un effort pour la désabuser de cette illusion toute pure, et dites-lui que je savais de très bonne main que le jeu du ministère de Russie était d'entretenir cette malheureuse dissension entre le roi et le Sénat de Suède, que ledit ministère croyait d'avoir assez allumé les bûches, que la Russie trouvait plus son compte dans cette discorde que de contribuer en quelque façon à un accroissement du pouvoir royal en Suède, auquel il ne travaillerait jamais sérieusement, et qu'il faudrait d'ailleurs penser que, supposé pour un moment que la Russie voudrait se mêler jamais à faire augmenter l'autorité du Roi, cela ne pourrait opérer qu'une aliénation de la France et d'autres cours amies de celle de la Suède, de |
ment quelque chose qui ne serait pas dans les règles, mais, ce qu'elle pouvait m'assurer sur sa tête, c'était qu'il n'y avait aucun plan de concerté, pour cet effet, du consentement et du su de la cour, et que, s'il y en avait un de concerté dans le parti, Leurs Majestés Suédoises n'en savaient rien … Je répliquai à la Reine que la seule chose qui m'inquiétait, était la crainte que la Russie n'eût les mains dans les affaires de ce pays-ci, à cause de la grande liaison que je voyais que tous ceux qui se disaient attachés à Leurs Majestés Suédoises, avaient avec le ministre de Russie,213-1 La Reine me répliqua que ce serait donc plutôt une marque que la Russie n'était pas contraire aux affaires du Roi et qu'elle [ne] s'y opposait [pas]. Je répondis que la Russie pourrait bien ne pas s'y opposer en apparence et aider même le parti de la cour, mais que ce ne serait qu'autant qu'elle serait assurée de ses partisans, que l'on ne procurerait pas plus d'avantage au Roi qu'elle ne souhaitait. La Reine me dit qu'en ce cas la Russie pourrait fort bien en être la dupe. Enfin, Sa Majesté me témoigna, tout comme par le passé, ne pas craindre la moindre des choses de la part de la Russie.“ | sorte que celle-ci risquerait de se mettre entre deux selles à terre. Federic. |
Nach dem Concept.
212-1 Das Schreiben liegt nicht vor. Vergl. Bd. V, 354 Anm.
212-2 Vergl. S. 58.
213-1 Vergl. S. 156.