6878. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A POTSDAM.
Potsdam, 19 juillet 1755.
Mon Cousin. J'ai été très sensible aux marques de confiance que vous avez bien voulu me donner, par la lettre qu'il vous a plu me faire le 17 de ce mois, et de la justice que vous me rendez par rapport à mes sentiments d'amitié pour vous, et que je vous garderai toujours invariablement. Mais, quant aux points que votre susdite lettre contient, je me vois obligé de vous faire ressouvenir que, l'hiver dernier, vous m'avez marqué combien vous souhaitiez d'être placé par un autre établissement plus fixe que celui que vous aviez alors; en conséquence de ceci, je vous ai placé214-1 d'une manière plus avantageuse que vous ne l'auriez été alors, si, selon vos désirs, le régiment de Hacke vous avait été conféré. N'ayant agi en ceci que conformément à votre propre volonté, j'ai été dans la ferme persuasion que vous aviez dès lors déjà réfléchi de quelle façon vous pourriez régler votre dépense dans la nouvelle situation que vous désiriez, pour ne pas perdre au change.
A l'égard des dépenses que votre voyage de Copenhague vous a causées,214-2 je conviens fort bien qu'elles n'ont pu être qu'assez considérables; mais c'était aussi dans cette vue, si vous vouliez bien vous en souvenir, que je vous ai fait tenir l'année passée la somme de 5,000<215> écus, dans l'intention de vous aider par là à subvenir aux frais extraordinaires que ce voyage a pu vous causer.
Pour ce qui regarde le troisième point, au sujet d'une avance à faire de dix années des revenus de votre terre en Silésie, je vous prie d'être assuré qu'il n'y a que l'impossibilité qui puisse m'en empêcher; elle s'oppose cependant à toute la bonne volonté que j'ai pour vous à cet égard, vu que j'ai déjà fait tous les arrangements au sujet des dépenses que j'ai à soutenir dans le cours de cette année, sans compter ici les dépenses extraordinaires que je me suis vu obligé de faire à l'occasion du mariage de mes deux nièces de Schwedt.215-1 Je suis persuadé, a.u reste, qu'il ne vous sera pas impossible de trouver encore d'autres moyens pour vous procurer le soulagement que vous désirez; je connais aussi la tendre amitié du duc régnant de Brunswick pour tous ses frères, et qui par conséquent ne vous refusera pas l'assistance qu'il a prêtée autrefois à votre frère, le prince Louis. Je me flatte, au surplus, que vous connaissez assez mes sentiments pour vous et que je me ferai dans l'avenir un véritable plaisir de vous donner des témoignages de la vivacité de mon amitié et de l'estime particulière avec laquelle je suis etc.
Federic.
Nach dem Concept.
214-1 Vergl. 248 Anm. 5.
214-2 Vergl. Bd. X, 526.
215-1 Vergl. S. 179; Bd. IX, 378; X, 160.