6888. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.
Maltzahn berichtet, Dresden 18. Juli (en clair): „Il y a quelques jours que le comte de Brühl m'a demandé si je n'avais pas reçu de réponse de Votre Majesté sur ce qu'il m'avait dit dernièrement221-1 par rapport au rétablissement du commerce entre les Etats de Votre Majesté et la Saxe. Je lui ai répondu que je ne m'attendais à aucune réponse de la part de Votre Majesté sur un propos aussi vague que celui qu'il m'avait tenu, d'autant moins que les affaires de commerce n'étaient pas de mon ressort, qu'ainsi je ne pouvais pas me mêler de demander des instructions sur ce sujet; que je croyais qu'il ferait bien de charger M. de Bülow de faire des propositions. A cela, le comte de Brühl a répliqué que Sa Majesté Polonaise, en hasardant une pareille démarche, sans savoir si Votre Majesté y répondrait, s'exposerait à un refus, ce qu'elle ne pouvait pas risquer; qu'il avait espéré que Votre Majesté m'instruirait au moins si Elle était portée a Se prêter à un accommodement sur les affaires de commerce; qu'il me priait de sonder là-dessus les sentiments de Votre Majesté, et qu'en cas qu'Elle y fût portée, on ferait du côté de la Saxe les démarches nécessaires pour entamer la négociation.“ Chiffrirtes Postscriptum: „J'ai cru ne devoir pas plus m'écarter, dans cette occasion que dans toute autre, de la règle que je me suis faite, de suivre à la lettre les ordres de Votre Majesté; ainsi je n'ai pas voulu me prêter à l'envie que j'ai vu au comte de Brühl d'entrer en matière, mais je me suis borné à le renvoyer à faire faire des ouvertures par le baron Bülow. Il m'a répété plusieurs fois qu'on ferait du côté de la Saxe toutes les démarches nécessaires, aussitôt qu'on serait instruit que Votre Majesté voudrait les agréer, et que, dès le moment que je l'en instruirais, on nommerait ici des commissaires221-1 et qu'on choisirait des personnages dans lesquels ceux avec lesquels, de la part de Votre Majesté, ils auraient à traiter, trouveraient toutes les facilités pour finir la négociation au plus | Potsdam, 23 juillet 1755. J'ai reçu votre rapport du 18 de ce mois, qui m'a fait bien du plaisir, parceque j'en ai appris que mon attente vient à la fin d'être remplie touchant mes différends de commerce avec les Saxons, m'étant toujours persuadé que ces gens-ci ne m'échapperaient pas et qu'ils seraient obligés de revenir vers moi,221-2 après qu'ils auront tenté inutilement jusqu'à l'impossible pour soutenir la démarche inconsidérée qu'ils ont faite à la dernière foire de Leipzig. Au reste, voici ma réponse aux insinuations que le ministre vous a faites dernièrement à ce sujet, que je fais mettre à clair, afin que vous puissiez tout lire au ministre de ma lettre même, sans lui permettre cependant d'en prendre ni copie ni extrait. Quant à ce qui regarde la proposition que le comte de Brühl vient de vous faire par rapport au rétablissement du commerce interrompu entre mes États et la Saxe, vous lui répondrez que, par toutes les chicanes frivoles et illicites qu'on m'avait faites de la part des Saxons sur les affaires du commerce, et dont le détail serait trop long pour être inséré ici, c'avait été bien eux-mêmes qui avaient rompu la convention et qui m'avaient obligé par là à user de justes représailles. Que je savais d'ailleurs trop bien que je ne perdais rien à cette interruption du commerce; mais que, nonobstant cela, j'étais disposé de donner les mains |
tôt; mais que, tant que Votre Majesté ne paraîtrait point faire d'attention à ce qu'il me priait de Lui marquer sur ce sujet, et des sentiments dans lesquels était le roi de Pologne, il ne pouvait qu'appréhender qu'Elle ne refusât l'accommodement qu'on Lui proposerait, et que, par conséquent, le Roi son maître ne pouvait pas s'exposer à une démarche qui n'aboutirait qu'à lui faire essuyer un refus.“ | à un accommodement et à convenir d'un nouveau traité de commerce à l'avantage réciproque des deux États, quoique sous la condition expresse, et que je mettais en guise de préalable, que, comme les Saxons avaient rompu les premiers la convention susdite, par les défenses faites à la dernière foire de Leipzig à leurs sujets à n'avoir plus commerce avec les miens, je prétendais aussi à mon tour à présent comme un préalable qu'on fît d'abord levée de ces défenses faites, et que, ces défenses levées, j'étais prêt à entendre toute proposition raisonnable qu'on me ferait pour un accommodement de ces affaires, de sorte qu'on n'avait alors qu'à nous envoyer des commissaires pour convenir d'un nouveau traité de commerce, qui cependant ne doivent pas traiter au nom du comte de Brühl, mais bien au nom du Roi leur maître. Federic. |
Nach dem Concept.
221-1 Vergl. S. 194.
221-2 Vergl S. 215.