6896. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 29 juillet 1755.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 18 de ce mois, et vous sais gré de la communication de la pièce que vous y avez jointe226-2 pour m'informer du détail de l'affaire qui est arrivée sur les mers d'Amérique entre trois vaisseaux de guerre français et la flotte sous les ordres de l'amiral Boscawen. Comme je compte à présent le duc de Mirepoix parti de Londres, après les ordres de sa cour que je sais226-3 qu'il a reçus pour le faire incontinent et sans se congédier, tout comme le sieur de Bussy les a eus de partir pareillement d'Hanovre, vous devez me marquer exactement quelle impression ceci a faite sur la nation, sur les ministres du conseil anglais qui ont été du parti de la guerre, et encore sur le duc de Newcastle, qu'on y a entraîné malgré lui.226-4 Au surplus, selon que je puis conjecturer jusqu'à présent, il ne saura guère manquer que la guerre ne soit bien commencée au continent de l'Europe; je présume encore que, parceque la plus grande partie de l'escadre française en Amérique a été sauvée et a trouvé moyen de débarquer les troupes, on donnera encore assez de fil à retordre aux Anglais dans l'Amérique.

L'avis que vous avez touchant un traité de subsides entre le roi d'Angleterre et le landgrave de Cassel, a été bien juste, et il est<227> constaté à présent que ce traité est fait et conclu pour 8,000 hommes des troupes hessoises contre un subside annuel de 300,000 écus.227-1

Il y a une bagatelle encore au sujet de laquelle je vous demande votre avis, savoir s'il y aura moyen d'engager quelques-uns de ces gens verriers qui composent ces sortes de vitres anglaises dont on s'en sert beaucoup en Hollande pour les fenêtres et dont on envoie assez de quantités en d'autres pays.

Federic.

Nach dem Concept.



226-2 Schreiben eines gefangenen französischen Officiers über das in Amerika stattgehabte Seegefecht.

226-3 Vergl. Nr. 6893.

226-4 Vergl. S. 122. 128.

227-1 Schreiben des Prinzen Ferdinand von Braunschweig, Potsdam 26. Juli, auf Grund von Mittheilungen seines Bruders, des regierenden Herzogs. Vergl. S. 155.