6916. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.
Potsdam, 9 août 1755.
J'ai bien reçu votre dépêche du 1er de ce mois. Je n'ai jamais douté sur vos sentiments de zèle et de fidélité envers moi, ni n'en douterai jamais; mais, comme il y a des moments où l'on se relâche, j'ai cru nécessaire pour le bien de mon service de vous éveiller tant soit peu,238-2 et la meilleure marque dont vous me convaincrez de votre vigilance, ce sera, quand vous épierez présentement, et surtout dans ces moments critiques où se trouvent les affaires publiques, les gens de la cour où vous êtes, afin de m'informer exactement de tout ce qui s'y passe, si les Autrichiens ou les Anglais demandent de leurs troupes, si on leur fait des propositions et de quelle sorte, de quelle façon cette cour se gouvernera, au cas que la France rompe ouvertement avec l'Angleterre en Europe, si le comte de Flemming a renouvelé le traite de subsides238-3 à Hanovre, et bien d'autres sujets importants encore qui me sauront être intéressants dans ces moments de crise. Surtout vous<239> devez être appliqué au possible afin de pouvoir me donner de bonnes informations sur tout ce qui s'arrange entre les deux cours impériales, et en particulier sur les avis qui arrivent de Vienne relativement à la situation présente des affaires en Europe et au système et plan que la cour de Vienne adoptera, et sur ses vues et celles de ses alliés.
Federic.
Nach dem Concept.
238-2 Vergl. Nr. 6889.
238-3 Vergl. Bd. VIII, 459. 536. 539.