6981. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.
Camp de Breslau, 13 septembre 1755.
Les rapports que vous m'avez faits du 30 d'août et du 2 de ce mois, m'ont été fidèlement rendus, sur le contenu desquels je n'ai cette fois qu'à vous dire qu'il ne suffit pas que la nouvelle d'un embarquement d'un corps de troupes de Russie pour être transporté à Lübeck, fasse de l'impression à la cour où vous vous trouvez,300-2 mais que la prudence exige qu'elle prenne aussi des résolutions pour prévenir les inconvénients qui lui en sauraient revenir, supposé le cas que ces nouvelles se vérifieront.
Je m'étonne, d'ailleurs, qu'on y fasse paraître tant d'éloignement d'agir à l'exigence de cas, et qu'on prétende que, pour faire faire quelque démarche vigoureuse à la susdite cour,300-3 il faudra lui remettre les frais en main. Je ne suis pas assez au fait ici à quelles conditions le traité de subsides entre la France et le Danemark est conclu,300-4 ni quelles en<301> sont les stipulations dans ce cas; il me paraît cependant que la France ne voudra pas payer l'argent des subsides tout gratuitement.
Au reste, il ne faut pas que la cour de Danemark se flatte que, quand une fois la guerre entre l'Angleterre et la France sera déclarée en Europe, la première laissera le cours libre du négoce des Danois par mer, vu que nous savons que la résolution est déjà prise en Angleterre qu'on fera alors sans distinction de pavillon la visite de tout vaisseau qu'on rencontrera en mer, pour en enlever ce qu'on réputera de contrebande, et mener même tel vaisseau dans les ports anglais pour le déclarer bonne prise.301-1
Federic.
Nach dem Concept.
300-2 Vergl. S. 289.
300-3 Vergl. S. 289.
300-4 Vergl. Bd. X, 303.
301-1 Vergl. S. 290.