7039. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 21 octobre 1755.
Le rapport que vous m'avez fait du 7 de ce mois, m'a été bien rendu. Comme il paraît que cette grande vivacité ou, pour ainsi dire, cet enthousiasme qui régnait dans le Conseil anglais pour accabler la France,346-3 a commencé de s'amoindrir depuis le temps du retour du Roi,346-4 et qu'il me semble que ce changement subit ne saurait uniquement provenir de la disproportion qu'il y a eu jusqu'à présent entre la dépense et l'avantage, je souhaite que vous me mandiez si c'est peut-être le dépit de ce que les alliés de l'Angleterre font plus de difficultés pour agir conformément aux vues de l'Angleterre, que le ministère ne l'avait cru d'abord,346-5 ou s'il y a, comme l'on est presqu'en droit de soupçonner, quelque négociation secrète entamée, soit par le Portugal soit par la cour de Madrid ou celle de Vienne, ou même par celle de Versailles, pour accommoder les différends et rétablir la paix avec la France. Sur<347> quoi, j'attends votre rapport et que vous y ajoutiez votre sentiment si vous croyez que le ministère saurait pallier un pareil accommodement auprès de la nation, sans avoir tenté préalablement de nouveaux efforts encore contre la France.
Federic.
Nach dem Concept.
346-3 Vergl. S. 128.
346-4 Vergl. S. 326.
346-5 Vergl. S. 209.