7054. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 28 octobre 1755.
Je n'ai point eu de vos nouvelles l'ordinaire dernier. Puisque je suis extrêmement curieux de savoir au juste si l'Angleterre se décidera ou pour la guerre contre la France ou pour la paix et un accommodement amiable avec celle-ci, vous ne saurez me rendre présentement un service plus agréable et plus intéressant que de me mander, au plus tôt mieux et dès que vous serez à même de le faire d'une manière que je puisse y compter fermement, si la nation anglaise est encore portée ou non pour la guerre contre la France, ou si les revers que leurs troupes ont essuyés en Amérique,356-2 de même que le peu de succès que leurs flottes ont eu jusqu'à présent, commencent à rebuter la nation pour souhaiter plutôt la paix que la guerre; quels sont les sentiments de la plupart des membres qui composent le Parlement, là-dessus, et quelle est la façon de penser du ministère anglais à ce sujet.356-3 Vous ajouterez votre avis, mais toujours de manière que j'y puisse tabler, si, dans le cas que le roi d'Angleterre ou son Conseil soient plus enclins de travailler à un accommodement avec la France que de faire une déclaration de guerre, ils y sauraient entraîner le Parlement et la nation, ou si, malgré cela, ces deux corps pousseront à la guerre, de sorte que le ministère, sans s'exposer, ne saurait agir en contraire. J'attends votre rapport là-dessus le plus tôt que vous saurez me le faire avec exactitude et précision, et, comme même il importe à mes intérêts d'en être bientôt instruit, il vous sera permis de me l'envoyer par une estafette expresse, dont je vous tiendrai compte des frais.
Federic.
Nach dem Concept.
356-2 Vergl. S. 302. 351.
356-3 Vergl. Nr. 7055.