<101> une des dames de France. Il y avait d'autres qui ajoutaient qu'il y avait une alliance secrète entre la cour de Vienne et de France.
Quoique je compte ces bruits-là pour point fondés et du tout vraisemblables, mais qu'il ne serait pas impossible que quelque ministre de France à Paris, par dépit de ma convention de neutralité de l'Allemagne faite avec l'Angleterre, dans la première fougue de sa vivacité eût eu des pourparlers avec le comte de Starhemberg, et que vous vous souviendrez1 d'ailleurs que j'ai eu depuis quelque temps des soupçons sur des chipoteries secrètes entre les deux cours susdites pour la neutralité des Pays-Bas, j'ai bien voulu vous informer de ces circonstances, afin que vous soyez attentif si, par hasard, n'en échappe pas quelque mot sur ce sujet à un de ceux qui peuvent être instruits des desseins secrets de la cour où vous êtes, qui pourrait servir d'éclaircissement à ceci. Selon mes idées, ces chipoteries avec la France sauraient être relatives sur deux objets, primo qu'on voudrait faire un traité de neutralité pour les Pays-Bas durant la guerre présente entre la France et l'Angleterre, où la première promettrait peut-être encore qu'elle ne s'opposerait plus à l'élection d'un roi des Romains. Le second objet saurait être une alliance à constater entre les deux cours. Une autre idée encore saurait être de tramer quelque chose contre moi, mais j'avoue que cette idée me paraît même si peu vraisemblable et trop précipitée que je la rejette d'abord moi-même, et que la première, savoir la neutralité des Pays-Bas, me paraît la seule vraisemblable. Vous tne garderez le secret le plus inviolable sur tout ceci; en attendant vous serez, malgré cela, bien attentif pour observer s'il y a moyen d'en découvrir adroitement quelque chose.
Pour ce qui regarde le projet du maréchal Neipperg2 dont vous avez fait mention, je n'en suis pas trop en peine, sachant à combien va une pareille augmentation assez considérable, et que la cour où vous êtes n'a pas assez en fonds d'argent pour y suffire, sans rien dire ici de la dislocation de ses troupes, qui n'est pas bien convenable pour exécuter un pareil dessein.
Federic.
Nach dem Concept.
7262. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
[Potsdam, 10 février 1756.]3
J'ai reçu votre rapport du 27 janvier. Comme, selon mes lettres de la Haye, toutes les dépêches que je vous ai faites depuis le 15 du mois dernier passé, vous doivent être présentement parvenues, j'attends
1 Vergl. Bd. XI, 389.
2 Project zur Errichtung einer dritten Grenadiercompagnie bei jedem Regiment behufs Formirung von Grenadiercorps im Kriegsfalle nach preussischem Vorbilde.
3 Das Datum ergiebt die Antwort Michell's, London 27. Februar.