„<159> échauffée à Paris de tous les avis qui entraient des prétendus engagements secrets que Votre Majesté devait avoir contractés avec l'Angleterre à la suite de la convention de neutralité, quoiqu'il fît tout son possible pour en désabuser sa cour. Je lui répondis qu'après la fidèle communication qu'on lui avait faite de tout,1 je ne savais plus comment on pouvait s'y prendre pour guérir ces incrédules sur leurs soupçons, dès qu'ils voulaient eux-mêmes se faire des monstres, pour les combattre, ou qu'ils ne voulaient pas être convaincus. Que Votre Majesté pouvait défier hardiment l'Angleterre de pouvoir montrer une syllabe de plus que ce qui avait été communiqué à lui, duc de Nivernois. Que, selon nos lettres,2 le roi d'Angleterre mettrait bientôt le tout sous les yeux du Parlement, auquel, selon la nature du gouvernement britannique, surtout dans la crise présente, on n'oserait rien cacher de la part de la cour. Mais que je croyais bien que, dès que la France voulait ajouter foi aux faux rapports et surtout à des insinuations malicieuses de certaines cours qui ne demandaient pas mieux que de jeter de l'huile au feu et de désunir entièrement Votre Majesté avec la France, celle-ci ne se tranquilliserait jamais. Le duc de Nivernois convint de tout et me fit entendre que la plaie était trop fraîche pour ne pas saigner encore de temps en temps, qu'il n'y allait certainement pas de sa faute. Il me dit ensuite qu'il ne lui paraissait pas par ses lettres, surtout celles du comte de Broglie de Dresde et du vicomte d'Aubeterre de Vienne, que les ministres de Votre Majesté dans l'étranger avaient fait usage de l'ordre circulaire3 qu'ils avaient reçu de déclarer à ceux de France que la convention de neutralité, conclue uniquement pour la tranquillité de l'Allemagne, n'empêchait pas que Votre Majesté ne restât liée comme auparavant avec la France et Ses autres anciens alliés. Je lui répondis que les ministres de Votre Majesté en Suède, Danemark, Pologne, Hollande et Ratisbonne s'en étaient fidèlement acquittés et que ce n'était pas la faute du sieur de Maltzahn, si sa maladie et celle du comte de Broglie, qu'il n'avait jamais pu trouver seul, l'eût empêché d'en faire autant. Mais que, par rapport au sieur de Klinggræffen, le vicomte d'Aubeterre évitait si fort à lui parler et ne le traitait pas sur un meilleur pied que le sieur Keith, ministre anglais à Vienne, qu'il lui avait été absolument impossible de lui parler d'affaires. Le duc de Nivernois voulait me soutenir le contraire et que c'était le marquis d'Aubeterre qui se plaignait envers lui que le sieur de Klinggræffen l'évitât. Je lui ai dit là-dessus tout ce que le dernier avait mandé encore tout récemment sur ce sujet;4 cependant, on en écrira au sieur de Klinggræffen. Le duc de Nivernois me dit ensuite qu'il serait à souhaiter que Votre Majesté fût en bonne intelligence avec la cour de Dresde pour leurs communs intérêts,5 Je lui répondis en riant si c'était tout de bon qu'il me tenait ce discours, et que je m'en rapporterais volontiers à ce que le comte de Broglie pourra lui dire du système et de la façon de penser du comte de Brühl. Le duc de Nivernois me répondit que le comte de Broglie n'aimait pas Brühl du tout. Je lui répondis que peut-être il avait raison, devant le connaître; qu'au reste Votre Majesté n'avait rien contre la Saxe et qu'il ne dépendrait que de la dernière de vivre en bonne intelligence avec Elle. C'est assurément une sorte de quelque nouvelle sollicitation de la Dauphine.6 Le reste de notre entretien roula sur les affaires du temps, et j'ai trouvé le duc de Nivernois, comme a son ordinaire, fort raisonnable et fort doux.“ 7
Potsdam, 1. März 1756.
Er hat ihm auf alles sehr wohl geantwortet; Ich glaube aber, dass es noch nicht dabei bleiben wird, sondern noch einige weitere Éclaircissements kommen werden, so man sich gefallen lassen muss.
Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.
1 Vergl. S. 145. 162.
2 Bericht Michells, London 13. Februar.
3 Vergl. Nr. 7224 S. 59.
4 Bericht Klinggräffen's, Wien 21. Februar. Vergl. Nr. 7318.
5 Vergl. Bd. XI, 374.
6 Vergl. Bd. XI, 342. 382.
7 Vergl. S. 133. 145.