<173> le traité, ce qui avait donné lieu à quelques courtisans de critiquer les démarches du ministère russien et de faire parvenir ses commentaires frivoles à l'Impératrice.

Vous continuerez par dire à milord Holdernesse que je croyais ainsi que le ministère anglais n'aurait plus un moment à perdre pour prendre ses mesures, afin que, si la Reine-Impératrice lui échappait, celle-ci ne sût pas entraîner aussi la Russie, vu qu'alors la partie deviendrait trop forte contre nous et la balance emportée, de sorte que, selon moi, le susdit ministère aurait à employer toute sa vigilance pour faire échouer des projets aussi embarrassants que pernicieux; que c'étaient mes idées et que j'estimais d'ailleurs que, supposé que l'Impératrice ne voulût du tout ratifier le traité de subsides, qu'il faudrait nonobstant cela que le ministère anglais employât tout pour empêcher au moins que la Russie ne s'engageât avec la cour de Vienne. Qu'au reste on disait à présent tout publiquement à Vienne que la Reine-Impératrice prendrait des liaisons avec la France.1

Il y a trois jours qu'un courrier anglais est venu passer ici pour aller en Angleterre; j'ai bien voulu vous en avertir, afin que vous mettiez tout en œuvre pour savoir le contenu des dépêches qu'il y aura apportées, afin de m'en informer exactement au plus tôt possible.

Federic.

Nach dem Concept.


7329. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 6 mars 1756.

J'ai bien reçu votre rapport du 27 de février. Étant averti de bonne main2 que la cour de Vienne a dépêché depuis peu un courrier portant des instructions au comte Colloredo à Londres, qui apparemment seront relatives à ma convention de neutralité faite avec l'Angleterre et dont apparemment transpirera bientôt quelque chose à la Haye par rapport à la façon dont ladite cour se sera expliquée sur ce sujet, vous devez employer tous vos soins et votre habileté pour en être informé, afin de m'en faire part le plus tôt mieux que vous saurez, avec toute l'exactitude possible.

J'ai appris d'ailleurs3 que le courrier que la cour de Londres avait dépêché au sieur Williams à Pétersbourg pour lui porter la nouvelle de ma convention susdite, y était arrivé le 15 de février, et qu'il n'y a nullement à douter que le sieur Swart n'en aurait d'abord informé ses maîtres ou au moins le sieur Fagel, en marquant en même temps la manière dont la cour de Pétersbourg a envisagé cette nouvelle et ce qu'elle en aura senti. Vous devez tâcher au possible d'en être instruit,



1 Bericht Klinggräffen's, Wien 21. Februar. Vergl. Nr. 7318.

2 Bericht Klinggräffen's, Wien 21. Februar. Vergl. Nr. 7318.

3 Durch einen intercipirten Bericht Swart's an Fagel, Petersburg 17. Februar.