7399. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 3 avril 1756.
J'ai reçu votre rapport du 24 de mars1 et ne saurais présentement vous communiquer aucune nouvelle intéressante à l'égard des affaires générales, parceque l'on se trouve encore dans la même situation et dans cet état indécis qu'on était, quand je vous fis ma dernière dépêche.2 L'on m'a confirmé,3 en attendant, qu'il n'y avait d'autre objet dans le chipotage présent entre les cours de Vienne et de France que celui dont je vous ai déjà instruit, et qui se rapporte principalement à la neutralité de l'Italie et des Pays-Bas. Voilà aussi la raison qui me persuade que, dans la situation actuelle des affaires, la cour où vous vous trouvez ne fera pas marcher un seul homme de l'Hongrie,4 ce qui cependant ne vous arrêtera pas que vous n'y veilliez d'une attention scrupuleuse.
La particularité touchant les 500,000 florins que l'Empereur doit avoir payés de l'épargne qu'on a faite sur la cavalerie non remontée et sur les hommes qui ont manqué aux régiments, pour remplir les magasins, mérite que vous l'approfondissiez de plus près encore; il se peut qu'on ait fait des épargnes sur ces articles, mais il est difficile de comprendre qu'on voudrait dépenser ce qu'on en a pu mettre à côté, pour un camp de plaisir qu'on assemblerait, auprès de Prague, de toutes les troupes qui se trouvent en Bohême et dans la Moravie; circonstances que je ne sais pas combiner ensemble.
Quant aux bruits populaires à Vienne que la bonne harmonie entre moi et l'Angleterre ne durerait guère, je crois le sieur Keith trop entendu et trop sage pour s'en alarmer et pour ne pas s'apercevoir d'ailleurs que ce ne sont que de misérables inventions, controuvées pour semer de la méfiance entre l'Angleterre et moi et pour nous brouiller, ce qui pourtant ne réussira que difficilement à la cour de Vienne, d'autant qu'elle a perdu son grand cheval de bataille dont elle se servit autrefois pour donner de fausses alarmes au roi d'Angleterre,5 savoir que j'envahirais l'Hanovre, ruse dont ladite cour n'osera plus se servir, sans se faire moquer d'elle.
Federic.
Nach dem Concept.
7400. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Knyphausen berichtet, Paris 22. März, auf die Weisung vom 6. März:6 „Quant à ce qui concerne l'explication que Votre Majesté demande sur les mesures | Potsdam, 3 avril 1756. J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 22 mars, sur |
1 Ueber den Inhalt vergl. Nr. 7400.
2 Nr. 7386.
3 Bericht Knyphausen's, Paris 22. März. Vergl. Nr. 7400.
4 Vergl. S. 216.
5 Vergl. Bd. IX, 479.
6 Vergl. Nr. 7325 S. 170.