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que prend le ministère de France, qui pourraient communiquer la guerre au continent en Europe, j'ai eu en vue, dans la dépêche qui ferme cette conjecture, la réplique de la cour de France à la Hollande, et les menaces que le sieur Affry a eu ordre d'y joindre,1 lesquelles pourraient peut-être bien entraîner la première dans des démarches de fait, en étant fomentées de ceux dans le ministère qui désirent une guerre de terre. Tel est, Sire, le sens que j'ai attaché à cette idée; car Votre Majesté peut être persuadée d'ailleurs que les projets du ministère de France sont toujours les mêmes, et qu'il persiste jusqu'à présent dans l'intention de s'en tenir, tant qu'il sera possible, à une guerre de mer. “2

laquelle je n'ai rien à vous dire cette fois, sinon qu'on commence à Vienne3 de s'apercevoir que les chipotages entretenus jusqu'à présent entre les deux cours ne sauraient mener à rien de ferme et de solide et que, tout au contraire, une alliance entre l'Autriche et la France saurait être dangereuse pour la première à plusieurs égards, mais qu'en attendant, et nonobstant de cela, les fréquents entretiens entre le comte Kaunitz et le sieur d'Aubeterre, tout comme l'envoi des courriers qui allaient et venaient,4 continuaient leur train.

Quant aux explications que vous m'avez données sur les mesures que prend le ministère, qui pourraient communiquer la guerre au continent, j'en ai été bien aise et vous en sais gré, aussi continuerezvous d'y veiller avec une attention scrupuleuse, afin de pouvoir m'en instruire exactement.

Le duc de Nivernois passera le 5 de ce mois ici, pour se congédier entièrement et continuer tout de suite son retour en France.5

Au surplus, je ne veux plus dissimuler que, bien que je ne me sois aucunement mêlé jusqu'ici des affaires de la Diète en Suède, ni directement ni indirectement, je vois cependant que le Sénat commence de pousser trop son ressentiment contre la cour,6 au point de prendre à tâche d'abaisser tout-à-fait par ses menées auprès les États l'autorité royale contre tout ce qui en a été disposé dans la forme présente du gouvernement de Suède. Comme ceci pourrait aller trop loin et entraîner des suites fâcheuses et même préjudiciables aux intérêts de la France, il serait à souhaiter que celle-ci voudrait à présent s'employer à moyenner un accommodement entre la cour et le Sénat de Suède, surtout après que celui-ci est parvenu à faire déplacer tous ceux d'auprès du Roi qui lui donnaient de l'ombrage.7 C'est dans ce sens que j'ai écrit à la Reine, ma sœur,8 et mon intention est que vous devez vous en expliquer en conséquence avec M. de Rouillé et lui insinuer convenablement que, pourvu que la France voudrait s'y employer, les choses seraient bientôt remises là sur un bon pied; en défaut de quoi,



1 Vergl. S. 193.

2 Vergl. Bd. XI, 267.

3 Bericht Klinggräffen's, Wien 24. März. Vergl. Nr. 7399.

4 Vergl. S. 171.

5 Vergl. S. 227.

6 Vergl. S. 245.

7 Vergl. S. 211.

8 Vergl. Nr. 7390 S. 231.