„<246> faire mettre Votre Majesté au fait de tout ce qu'Elle désirerait de savoir … Outre celui-ci, elle Lui recommande encore deux jeunes gentilshommes de belle figure,1 qui avaient été dans les trabants et qui avaient pris le parti d'abandonner leur patrie.“
Potsdam, 6 avril 1756.
J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 23 de mars, et vous renvoie, touchant la lettre que le baron de Hœpken. a écrite selon le modèle convenu2 au marquis d'Havrincour, aux instructions que mes ministres du département des affaires vous feront par rapport à vos audiences à prendre présentement.3
Quant au rapport que vous m'avez fait du dernier entretien que ma sœur, la Reine, a eu avec vous, je vous dirai que je suis extrêmement fâché de la situation violente où elle se trouve, et de la résolution qu'elle vous a fait paraître de pousser les choses à la dernière extrémité; c'est pourquoi vous tâcherez de lui parler au plus tôt mieux, pour lui dire de ma part qu'il m'était impossible d'approuver les voies violentes dont elle s'était servie jusqu'ici et songeait de vouloir encore s'en servir; que je la conjurais de se prêter sagement aux conjonctures et d'agir avec modération, conformément à ce que je lui avais écrit dans ma dernière lettre que je vous ai adressée,4 et que, pourvu que j'apprendrais qu'elle voudrait agir avec modération, je m'employerais à moyenner une médiation entre la cour et le Sénat, mais que j'étais aussi obligé de lui dire qu'au cas qu'elle ne voudrait point entendre parler d'une réconciliation, mais plutôt continuer dans des mesures violentes, je ne serais alors point à même de me mêler de ces affaires, mais de les abandonner simplement. Ce que vous lui direz tout modestement, mais de manière à lui faire bien entendre mes intentions à cet égard. Vous lui direz, d'ailleurs, que, quant au sieur Wrangel et aux deux autres gentilshommes suédois qu'elle avait recommandés à mes soins, je voudrais leur accorder un asile dans mes États, mais qu'il ne me conviendrait pas de leur donner une protection ouverte.
Au surplus, dès que vous aurez eu vos audiences publiques, vous devez dire de ma part au baron de Hœpken que je voudrais bien mettre dans un parfait oubli tout ce qui s'était passé à l'égard de la grossièreté dont on avait usé envers moi,5 mais que je le priais fort de ne pas pousser trop loin les affaires contre ma sœur, la Reine, pour ne pas m'obliger contre mon gré d'y prendre plus de part que je n'avais fait jusqu'ici.
Vous parlerez d'ailleurs à M. d'Havrincour pour lui dire que je
1 Hermelin und Hegge.
2 Vergl. S. 80. 81.
3 Ministerialerlass, d. d. Berlin 6, April (abgegangen am 10. April; vergl. S. 249): „Dès qu'on vous aura accordé les audiences, vous ne manquerez pas de les prendre en conséquence de la nouvelle étiquette établie à la cour de Suède, ponctuellement sur le même pied et de la mênie manière que le baron d'Asseburg, ministre de Danemark, les a eues à son arrivée à Stockholm.“ Vergl. Bd. XI, 71.
4 Vergl. Nr. 7390 S. 231.
5 Vergl. Bd. XI, 176—178. 196.