<365> l'amour propre de ces sénateurs vous les attachera, alors le Roi aura un parti dont il pourra se servir pour culbuter la cabale contraire. Cette conduite demande de la souplesse, de l'adresse et surtout qu'on ne se fie pas légèrement à tout le monde, qu'on démêle les inclinations et les intérêts d'un chacun et que l'on s'y fie, sans s'abandonner et se confier aveuglément à ceux qui se détacheront des factieux.
Voilà, ma chère sœur, un plan qui, si je l'ose dire, est le seul qui vous convienne dans les conjonctures présentes. Il faut supprimer toute hauteur et toute vivacité pour l'exécuter; il veut être suivi pied à pied, il faut profiter de chaque conjoncture et de chaque moment favorable pour le faire réussir, mais, en le suivant sans s'impatienter, il vous mènera plus loin et plus sûrement que les voies que vous avez suivies jusqu'à présent; Machiavel dit très bien que souvent la peau de renard est plus utile que la peau de lion.
Federic.
Nach dem eigenhändigen Concept.
7525. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.
Potsdam, 26. Mai 1756.
Des Königs Majestät, welche dem englischen Minister Mitchell bei seiner letztern Anwesenheit allhier1 versprochen haben, ihm im höchsten Vertrauen einige Nachrichten, so Sie ohnlängst erhalten haben, zu communiciren, haben mir befohlen, Ew. Excellenz beikommenden Extrait davon zu communiciren, um solchen gedachten Minister lesen und das beliebige daraus extrahiren oder notiren zu lassen.
Eichel.
Monsieur Rouillé,2 ayant parlé dernièrement du prince héréditaire de Hesse-Cassel à Berlin, chercha à faire entendre que sa cour n'avait jamais voulu s'immiscer dans cette affaire,3 mais qu'elle aurait désiré que la conduite du Landgrave envers le Prince son fils eût été plus mesurée et moins partiale; qu'on aurait dû prévoir que les engagements auxquels on avait forcé ce dernier, ne sauraient subsister après la mort du Landgrave et qu'il serait aisé un jour d'en établir l'insuffisance et la nullité. Sur quoi, quelqu'un4 étant entré en matière avec lui pour le désabuser, il soutint faiblement sans chaleur la thèse qu'il avait avancée, et laissa entrevoir qu'il n'était pas suffisamment instruit ni de l'état de la question, ni des moyens de la partie adverse, pour qu'on puisse le soupçonner de s'être jamais beaucoup occupé de cette affaire. Plusieurs autres indices confirment encore le soupçon que le prince de Hesse n'aura point trouvé auprès de la cour de France la protection dont il s'était flatté, et que cette dernière ne s'est nullement concertée à cet égard avec la cour de Vienne, ainsi qu'on l'a supposé en plu-
1 Vergl. Nr. 7520.
2 Das Folgende nach dem Berichte Knyphausen's, Paris 17. Mai. Vergl. Nr. 7529.
3 Vergl. S. 347.
4 Knyphausen.