pourraient résulter de la démarche de la part de France, la déclaration devrait elle-même les dicter, si le ministère était constant dans sa conduite et ferme dans les résolutions qu'il prend; mais, comme il n'a aucune de ces qualités et qu'il est sujet à vaciller dans ses décisions,1 il m'est impossible de les indiquer à Votre Majesté avec certitude et précision … Je crois que, pourvu que la réponse qu'on attend de la part de l'Angleterre, soit conçue en termes convenables et qu'elle ne renferme point un refus absolu sur l'article de la restitution des prises, on n'aura nulle répugnance ici d'entrer en explication avec cette cour et de s'ouvrir sur les propositions y énoncées, mais que, supposé que le roi d'Angleterre coupe par un refus absolu la retraite que la cour de France paraît avoir voulu se ménager pour renouer la négociation, il y a apparence qu'on procédera alors à toutes les démarches préliminaires par lesquelles on a coutume d'ouvrir la guerre … Je ne m'étends point ici sur le genre de satisfaction sur lequel on voudra insister, au cas que l'Angleterre consente à restituer les vaisseaux qu'on réclame. Il s'en faut de beaucoup que le ministère de France, qui n'est accoutumé à se déterminer que lorqu'il y est forcé par les conjonctures, ait pris à ce sujet une résolution fixe et certaine … Il est certain qu'on se flatte ici que la fougue dont la nation anglaise a été animée pour la guerre,2 est considérablement tempérée, et que ses yeux commencent à s'ouvrir sur le danger et les inconvénients du parti auquel elle s'est livrée. Aussi, soit que cette espérance ait redoublé le courage du ministère de France, soit qu'il croie que cette démarche répare l'inaction dans laquelle il a longtemps langui, il est sûr qu'il a apporté beaucoup de soulagement à son inquiétude, et il règne une grande sérénité à Versailles depuis l'envoi de cette déclaration.“ | convenable pour s'expliquer de manière que la paix se puisse rétablir encore, à quoi mondit chargé d'affaires ajoutera que, si le ministère anglais avait peut-être de la répugnance de s'expliquer là-dessus directement à la France et qu'il voulût me confier quelques propositions à ce sujet, je ne refuserais pas d'en faire ouverture à celle-ci avec toute la bonne foi et droiture requise, afin de voir s'il n'y avait pas moyen de pacifier encore les choses et de prévenir une funeste guerre. Vous ne manquerez pas de chercher quelque occasion convenable pour parler à M. de Rouillé de ceci, et lui ferez valoir en même la droiture de mes intentions, et que nous verrions au moins par là ce qu'on aurait à attendre de la part de l'Angleterre. Federic. |
Nach dem Concept.
1 Vergl. Bd. XI, 479.
2 Vergl. Bd. XI, 104.