<392> pat rappport à la Dauphine,1 et que généralement on n'en saurait tirer aucun secours efficace. Aussi, ce que je ne vous dis que pour votre direction seule, vous emploierez tout votre savoir-faire afin d'amener la chose au point qu'on ne songe plus à traiter avec la Saxe sur ce sujet.
Ainsi tout mon sentiment, dans ce moment extrêmement critique, roule sur ces deux points que l'Angleterre tâche, préalablement, par tous les moyens convenables de se conserver la Russie et d'employer tous ses efforts pour en empêcher la défection, vu qu'alors il n'y aura point à craindre de la guerre dans l'Allemagne; et en second lieu, s'il n'y a plus moyen d'y parvenir, que le roi d'Angleterre de son côté, tout comme moi du mien, tâchions de nous mettre dans un état le plus formidable par des levées de nouvelles troupes, par des subsides etc., autant que la situation et les forces d'un chacun le permettront, afin que nous soyons à même de nous opposer aux entreprises que l'ennemi voudra tenter contre nous l'année qui vient, et de nous assurer des Turcs, pour les faire remuer, dans le cas que la Russie se déclarerait pour l'Autriche et la France.
Ce sont mes sentiments, que j'abandonne cependant à la considération du roi d'Angleterre et des ministres, afin d'y aviser et voir s'il y a d'autres expédients plus convenables à prendre. Pour moi, je compte toujours que, dans le cas de la défection de la Russie, un des moyens des plus efficaces pour faire diversion à l'ennemi et rompre ses mesures, sera de s'assurer de la Porte Ottomane, mais auquel sujet il faudra mettre d'abord les fers au feu, vu le grand éloignement des deux États, et pour ne pas se laisser prévenir des autres.
A cette occasion, je veux bien que vous fassiez confidence aux ministres anglais que, comme il était déjà deux ans passés2 que j'avais fait sonder secrètement la Porte Ottomane si elle saurait bien prendre des liaisons défensives avec moi, elle y a répondu assez favorablement,3 et comme du depuis j'avais envoyé dans le décembre dernier un certain de Varrenne,4 pour y tâter le terrain si la Porte continuait de prendre des engagements avec moi, quoique purement et simplement défensifs, je me flattais que le ministère anglais voudrait bien à présent, pour le propre intérêt de l'Angleterre, appuyer cette négociation, dont j'attendais par vous leur sentiment, afin d'y pouvoir m'arranger.
Il y a encore une chose sur laquelle je souhaite fort que les ministres anglais voudraient s'expliquer tout naturellement et sans gêne, savoir si, au cas que la Russie m'attaquât en haine de la convention que j'ai faite avec l'Angleterre, si, dis-je, celle-ci voudrait bien envoyer alors une flotte dans la Baltique pour protéger mes rives contre des incursions de l'ennemi, sur quoi je voudrais bien que les ministres
1 Vergl. S. 19. 159; Bd. XI, 342. 382.
2 Rexin ist indess erst im Frühjahr 1755 nach Constantinopel gekommen. Vergl. Bd. XI, 257.
3 Vergl. Bd. XI, 257. 393.
4 Vergl. Bd. XI, 488.