7430. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A MAGDEBOURG.
Potsdam, 17 avril 1756.
Monsieur mon Cousin. J'ai reçu avec la lettre de Votre Altesse du 12 de ce mois celle que le Duc régnant Son frère a voulu Lui faire parvenir. Je la renvoie ci-jointe, et j'ai été très charmé des sentiments que le Duc y déclare avoir pour moi, mais je souhaiterais aussi volontiers que ces protestations soient secondées réellement par des effets. Plus j'estime l'amitié du Duc et que j'en ferai de cas dans la suite, plus je dois être sensible à la facilité que le Duc procure de tout son pouvoir aux Saxons, pour pouvoir éviter mes États.269-1 Je ne veux point toucher ici si et jusqu'à quel point la chose est praticable, ni si le Duc ne regrettera point un jour les dépenses employées à cet effet comme gratuitement faites, mais je remets simplement à votre pénétration si par ces procédés le monde ne doit pas juger que le Duc a pris parti dans cette affaire contre moi, qu'il prête des mains officieuses et prenne en amitié ceux qui prennent à tâche de déranger mes affaires et de me faire tout le tort possible en égard de mes sujets commerçants. Je ne me souviens pas d'avoir jamais donné occasion au Duc d'employer des procédés si peu amicals envers moi, je crois plutôt que les avantages que j'ai procurés au Duc par les subsides connus269-2 et par les soins que je me donne encore pour le lustre de sa maison,269-3 auraient dû balancer le profit médiocre et peut-être momentané qu'il pourra obtenir par l'établissement du nouveau chemin. Je suis cependant bien éloigné de vouloir relever ceci envers le Duc, mais aussi longtemps pourtant que les effets ne répondront point aux assurances que le Duc veut bien faire, je ne saurai aussi m'employer ultérieurement en faveur de ses affaires, et il ne me reste que le regret de me voir les mains liées à ce sujet.
Federic.
Nach dem Concept.
269-1 Vergl. S. 244.
269-2 Vergl. Bd. VIII, 207. 208.
269-3 Vergl. S. 47; Bd. XI, 472.