<183> nom, de Votre Majesté, ne soit pas bien nette, cette démarche de sa part mettra cependant cette Princesse au pied du mur et fera du bien. J'ai soin qu'elle passe dans le public. En attendant, les régiments d'infanterie tant en Bohême qu'en Moravie forment successivement leurs camps, les autres qui sont ici, en Carinthie et Styrie, pourraient bien se mettre en marche pour les mêmes camps dans peu de jours. Peut-être cela sera-t-il changé demain. Les camps seront à la fin fixés en Bohême à Königgrätz, à Kolin et à Teutsch-Brod; en Moravie toujours à Holleschau;1 l'infanterie et la cavalerie dans les environs, ainsi que je l'ai marqué. Quant à la cavalerie de Hongrie, il en pourra arriver quelques régiments à Raab vers le 7 du mois prochain, pour s'y reposer quelques jours, et ensuite marcher à leur destination en Moravie et en Bohême, qu' aucun régiment ne sait encore. Le corps de croates, pour marcher par les gorges de la Hongrie vers les frontières de la Silésie, doit réellement déjà être en mouvement, quoique d'autres en doutent. Cette incertitude, Sire, ne vient point faute d'attention, mais par l'irrésolution sans fin d'ici à donner des ordres d'un jour à l'autre, et cela en presque toutes les affaires, de quelque nature qu'elles soient, de l'aveu de tout le monde; ce qui est désolant.
Malgré tous ces préparatifs, même des subalternes qui sont au fait des expéditions, soutiennent qu'on ne fera rien; d'autres de plus haute volée et gens sensés disent à leurs amis qu'on voudrait bien n'être pas allé si avant ici, et qu'on ne savait pas comment sortir d'affaire; que le but d'ici paraissait avoir été de pousser Votre Majesté à faire quelque démarche d'agression, pour pouvoir attirer le secours des alliés, ainsi que j'en ai déjà parlé plus d'une fois; mais qu'il ne paraissait pas qu'Elle voulût sortir de Son avantage. Ce raisonnement a sans doute quelque apparence solide; mais il sera toujours bon d'être aussi sur ses gardes, sur quoi il ne m'appartient pas de rien dire de plus; car on pourrait s'étudier ici à inventer des prétextes et donner un tour d'agression aux choses où il n'y en a point. Il se répand en quelques assez bons lieux un bruit mytérieux, mais dont je ne fais pas encore grand cas, savoir que ce ne serait pas proprement l'Impératrice-Reine qui remuerait, mais qu'elle prêterait seulement ses troupes à l'Empereur, qui paraîtrait comme chef de 1 Empire. On ajoute encore une nouvelle, que ce Prince insistait auprès de l'Impératrice de donner le commandement de l'armée au duc Charles son frère, mais que cette Princesse n'en veut point encore entendre parler. Les ordres pour les troupes d Italie ne sont pas fort précis, et je n'oserais jusqu'à ce moment rien dire de positif; il ne me reste qu'à être attentif. Le maréchal Browne retourna hier à Prague, le prince Piccolomini est encore ici.“
Potsdam, 7 août 1756.
J'ai reçu votre rapport du 28 de ce mois. Je vous sais bon gré des nouvelles dont vous m'avez instruit, et serai bien aise, quand vous continuerez de m'en donner encore. Je ne saurais d'ailleurs vous donner d'autres instructions que celles que le dernier courrier vous a apportées, qui remplissent tout, et au sujet desquelles j'attends avec impatience la réponse que vous me ferez. Vous remercierez honnêtement Bode.2
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 110.
2 Der holländische Major August Freiherr von Bode, welcher früher in preussischen Diensten gestanden, hatte, Wien 27. Juli, den Wiedereintritt in die preussische Armee nachgesucht.