<205>

Tel est le langage que tient cette cour aux ministres étrangers, et je les crois sincères, en disant qu'ils ne seront point agresseurs; mais je crois aussi qu'ils ne seraient pas fâchés que le roi de Prusse donnât le premier coup, pour les mettre dans le casus fœderis, à pouvoir demander les secours de la France et de la Russie.“

fügen, dass es von ihm dependire, wenn er vorerst seinen Courier nur immer wegschicken wolle.

Eichel.

Nach der Ausfertigung.


7835. AN DEN GEHEIMEN KRIEGSRATH EICHEL IN POTSDAM.

[Potsdam, 12. August 1756.]

Ordre an Schlabrendorff und Schwerin,1 die schlesische Regimenter sollen sofort mobil gemacht werden, Pferde, Knechte etc. alles anschaffen cito.2

Friderich.

Eigenhändig. Mit einem Vermerk von Eichel: „Expediret und beides par Estafette abgegangen den 12. August 1756“


7836. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.

[Potsdam], 12 [août 1756].

Mon cher Frère. Je suis charmé que le tableau de Wouwerman3 vous ait fait plaisir; c'était bien mon intention en vous l'envoyant. Quant à moi, je crois chaque soir avoir fini mon ouvrage que c'est à recommencer le lendemain; mais cela n'y fait rien, et je travaille avec plaisir, sans me soucier ni du moine bourru,4 ni de l'épouvantail de Sainte-Geneviève,5 persuadé que ces montagnes, en enfantant, n'accoucheront que des souris, que la valeur des troupes prussiennes et la coionnerie de nos ennemis sont toujours les mêmes, et qu'on ne parvient à de grandes choses qu'en affrontant de grands hasards. Avec cette consolation et la ferme résolution de donner sur les oreilles à tous ceux qui se présenteront, on peut braver l'enfer et le Diable, lire tranquillement les gazettes, ne point trembler des vaines fanfaronnades de ses ennemis, et se persuader qu'on se tirera avec honneur d'affaire. Adieu, mon cher frère, je vous embrasse en vous assurant de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, mon très cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 Vergl. S. 166.

2 Vergl. S. 201. 204.

3 Geburtstagsgeschenk des Königs an den Prinzen zum 9. August 1756.

4 Dictionnaire de l'Académie: „moine bourru“ …: prétendu fantôme que l'ignorance faisait craindre dans les campagnes.

5 Der König dachte wohl an „l'épouvantail de chènevière“ . Dict. de l'Acad. …: ce n'est qu un „,épouvantail de chènevière“ se dit pour donner à entendre qu'une personne ou une chose dont on veut nous faire peur, n'est propre qu'à épouvanter des personnes timides.