<227> C'est sur quoi j'attends à présent la réponse de l'Impératrice-Reine, qui décidera de la paix ou de la guerre; car, si elle est telle que je l'ai demandée, tout restera tranquille ici et la paix continuera; mais si, au contraire, la réponse est obscure, équivoque ou mauvaise, je crois que la cour de Vienne aura par là assez déclaré ses desseins pernicieux, et je ne pourrai plus me dispenser de prévenir ceux qui ont juré ma perte, aussi ne pourrais-je [être] réputé alors pour agresseur, vu que c'est une distinction bien fondée dans le droit des gens et de nature que n'est pas l'agresseur celui qui, pour ne pas avoir mains et pieds liés, afin d'être en après égorgé impunément, commet les premières hostilités malgré lui et son corps défendant, mais bien l'autre qui forme des projets pour opprimer celui-là et ne leurre que le premier moment pour les mettre en exécution, après avoir dressé toutes ses embûches. Ce que vous pourrez bien dire aux bien intentionnés de la discrétion desquels vous êtes assuré.
Federic.
Nach dem Concept.
7863. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.
Potsdam, 17 août 1756.
Monsieur mon Frère et Cousin. Il a été bien satisfaisant pour moi de voir justifiés, par la lettre que vous m'avez écrite du 11 de ce mois, tous les sentiments que j'ai pour vous, aussi bien que pour ceux qui vous appartiennent; je n'ai pu d'ailleurs refuser plus longtemps cette marque de confiance et d'amitié que j'ai pour votre frère le prince Frédéric-François, dont j'ai tout lieu de me louer de son attachement pour moi et de son application pour le service.1
Comme Votre Altesse demande mon avis sur cette déclaration que le ministère d'Hanovre Lui demande,2 je le Lui dirai en peu de mots, avec cette franchise et cette ouverture de cœur dont je suis en possession d'agir toujours envers Elle.
Votre Altesse connaît qu'Elle n'est pas trop bien dans l'esprit de la cour de Vienne; si la guerre commence une fois dans l'Allemagne et que le roi d'Angleterre, tout comme moi, viennent à être pressés, il faut qu'Elle Se représente que, dans la conjoncture présente, il ne saura manquer qu'Elle ne s'en ressente d'une façon ou d'autre. Ainsi il faudra savoir s'il vaut mieux de faire cause commune avec l'Angleterre et ses alliés ou de se voir écrasé, en attendant que les autres se démêlent avec l'ennemi commun. Il y a, d'ailleurs, à considérer que, quand le roi d'Angleterre engagera les troupes de Gotha, de Hesse-Cassel et de Darmstadt, si celles-ci avec les troupes de Votre Altesse,
1 Prinz Friedrich Franz von Braunschweig war zum preussischen Generalmajor ernannt worden.
2 Der Herzog schreibt, das hannoversche Ministerium dringe auf eine „Déclaration éventuelle de ce que je ferai le terme du traité expiré“ (d. i. des Vertrages mit Frankreich; vergl. Bd. VIII, 207). Vergl. S. 51.