Bohême en Toscane, le Roi auraitil eu lieu d'avoir des appréhensions pour la Silésie et d'y assembler une armée nombreuse? On voit donc clairement que la marche de ces quatre régiments pour la Poméranie n'a servi que de prétexte à la cour de Vienne pour mettre au jour sa mauvaise volonté. Sur la nouvelle de l'assemblée de l'armée autrichienne en Bohême, le Roi fit filer vers Halberstadt trois régiments d'infanterie qui avaient été en quartiers en Westphalie,1 et pour éviter tout ce qui pourrait donner de l'ombrage à la cour de Vienne, il n'a pas passé un seul régiment en Silésie, et les troupes sont restées tranquilles dans leurs garnisons, sans même avoir les chevaux et les autres besoins nécessaires à une armée qui veut camper ou qui a des desseins d'invasion. Mais la cour de Vienne, continuant de tenir un langage pacifique, et de l'autre [côté] de prendre les mesures les plus sérieuses pour la guerre, non contente de toutes ces démonstrations, fit tracer un camp auprès d'une ville nommée Hotzenplotz,2 située sur une lisière de pays à la vérité leur appartenante, mais qui se trouve immédiatement entre les forteresses de Neisse et de Cosel; de plus, son armée de Bohême se prépare à occuper le camp de Jaromir à quatre milles de la Silésie. Sur toutes ces nouvelles, le Roi a cru qu'il était temps de prendre des arrangements pour sa sûreté, et que sa dignité exigeait de lui, et il donna des ordres pour que l'armée se pourvût de chevaux |
1 Vergl. S. 89.
2 Vergl. S. 243.