<33> faire usage … L'affaire des dettes de la Silésie a été entièrement finie avant-hier, je l'ai fait annoncer dans toutes les gazettes.“ 1

Potsdam, 6 juillet 1756.

Les dépêches que vous m'avez faites du 22 et du 25 juin, m'ont été fidèlement rendues. Si la cour où vous vous trouvez est contente de ma façon de m'expliquer vis-à-vis d'elle, vous pouvez compter que je ne le suis pas moins de son procédé amiable et de la manière ouverte et confidente dont elle agit avec moi, pour soutenir efficacement notre engagement réciproque, ce que vous saurez bien faire entendre de la manière la plus polie aux ministres.

Quant à ma situation ici, je me trouve encore entre la guerre et la paix jusqu'ici. Je ne sais pas dire si la cour de Vienne rompra ouvertement avec moi, mais il faut que cela se développe dans une quinzaine de jours. A la vérité, j'ai eu la nouvelle depuis trois jours, par une lettre écrite de Pétersbourg le 19 de juin,2 qu'on venait d'arrêter là tous préparatifs de guerre, soit par terre ou par mer, qu'on avait envoyé ordre au corps de troupes irrégulières qui allait en Livonie, de retourner, et qu'on avait de même enjoint à d'autres régiments d'infanterie et de dragons qui étaient actuellement en marche vers la Livonie, de faire halte; mais, comme ces avis sont trop généraux pour en pouvoir juger précisément, il faut que j'en attende la confirmation, quoiqu'en attendant je ne saurais que présumer que, si ces avis ont accusé juste, il faudra bien que la négociation du chevalier Williams ait eu du succès et qu'au moins il ait eu l'occasion de donner une autre tournure aux affaires de la cour de Pétersbourg; sur quoi il faut bien que nous voyions bientôt plus clair.

Vous remercierez très poliment de ma part milord Holdernesse de toutes les confidences qu'il m'a faites par vous et par les communications que le sieur Mitchell me doit faire;3 vous l'assurerez de la manière la plus positive que je n'en abuserais jamais et que je lui en garderais un secret impénétrable, en sorte qu'il n'aura jamais lieu de le regretter.

Vous ajouterez que, quant aux mesures qu'on avait prises pour faire revirer la Russie, je ne saurais que d'y applaudir extrêmement, de sorte que je ne souhaitais [rien si ce n'est] que sa cour y réussisse à son gré. Vous le préviendrez d'ailleurs que je venais de communiquer au sieur Mitchell4 bien des détails regardants les finances et les desseins de la France contre l'Angleterre, dont apparemment il ferait son rapport à lui, lord Holdernesse. Pour ce qui regardait la république de Hollande, je serais charmé si l'on pouvait la ramener au bon système, et que j'avais déjà fait expédier mes ordres à mon chargé d'affaires à la Haye d'aller en tout ceci de concert avec le sieur de Yorke,5 mais que



1 Die von Michell übersandte Quittung der englischen Gläubiger datirt vom 23. Juni.

2 Vergl. S. 15.

3 Vergl. Nr. 7662.

4 Vergl. S. 14. 29.

5 Vergl. Bd. XII, Nr. 7604 S. 458.