<416> intérêts de Sa personne et de Son État. Je suis avec toute l'estime imaginable, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic R.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hauptstaatsarchiv zu Dresden. Das Concept eigenhändig.
8070. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A NACHOD.
Sedlitz, 18 septembre 1756.
Mon cher Maréchal. Le courrier que vous avez renvoyé, m'a fidèlement rendu la lettre que vous m'avez faite du 15 de ce mois. Je dois me reposer sur la connaissance locale que vous avez des contrées où vous vous trouvez, pour vous laisser faire ou non, tout comme vous l'entendez. J'aurais cru qu'en dirigeant votre marche sur Landeck plutôt que sur Nachod, vous auriez donné plus d'embarras au général Piccolomini, mais, comme j'ai [dit], la présence locale fait toujours mieux juger des circonstances qu'on ne saurait faire, n'étant pas présent sur les lieux.
Quant à ma situation ici, il faut que je vous dise qu'après que moi et mes généraux avons examiné de bien près l'assiette du camp de l'armée saxonne et ayant cherché les voies les plus propres pour le forcer, nous avons tous trouvé qu'il est moralement impossible d'attaquer ce maudit camp, sans sacrifier quelques milliers de braves gens et avec un succès fort incertain encore. Imaginez-vous des hauteurs prodigieuses d'une montagne partout presque escarpée, qu'on a de la peine à se représenter, à moins qu'on ne les ait vues, l'attaque la plus spacieuse de six hommes de front, le corps des troupes placé sur la cime ou il ne va que peu de passages dans le goût susdit : et dites-moi si un tel poste est attaquable ?
Mais comme, par bonheur, ces troupes n'ont ni magasin, ni vivres, fourrages et bétails, en sorte que les chevaux commencent de crever faute de nourriture, et que le soldat n'a pour sa subsistance qu'une livre de pain par jour, je les tiens si enfermées et bloquées qu'elles ne sauront sortir ni recevoir du secours, ainsi que j'espère finir bientôt avec elles.
Mais pour assurer, en attendant, mes opérations en Bohême, j'ai poussé mon avant-garde jusqu'à Aussig,1 et pour qu'elle ne soit pas trop faible, j'y ai mis 32 bataillons et 73 escadrons, qui se posteront de manière que le général Browne ne pourra pas les attaquer et que je reste maître des débouchés pour sortir des montagnes avec le gros corps de l'armée, dès que j'aurai achevé avec les Saxons, ce que j'espère bientôt.
1 Vergl. S. 409.