„<48> pas, devait être arrivé à Potsdam, où il aurait été présenté à Votre Majesté, mais qu'on n'y ajoutait point foi.“
Potsdam, 10 juillet 1756.
Tous les rapports que vous m'avez faits depuis le 2 jusqu'au 6 de ce mots, et que vous aviez confiés en partie au lieutenant-général Schmettau et au maréchal Keith,1 m'ont été bien rendus.
J'ai été d'abord bien aise d'apprendre que vous avez parlé au sieur Stormont;2 aussi, autant qu'il sera convenable, vous cultiverez sa confiance et son amitié et agirez de concert avec lui, ne fût-ce au commencement que pour tirer des nouvelles de lui.
J'ai été d'ailleurs très satisfait de la communication que vous m'avez faite par votre post-scriptum du 2 des nouvelles de Russie, et de celles de Vienne dont j'ai été instruit par votre dépêche du 6, qui m'ont répandu beaucoup de lumières sur bien des choses que j'avais de la peine à démêler. Dans ce moment présent, vous ne sauriez me rendre un service plus essentiel que de me fournir, autant qu'il sera possible, de bonnes et de fraîches nouvelles de Vienne et de Pétersbourg, surtout après que j'ai appris, par des lettres de ce dernier lieu du 19 et du 223 de juin, qu'on y avait contremandé tout d'un coup tout armement de guerre, tant par terre que par mer, et qu'on renvoyait les troupes qui étaient en marche vers la Livonie, sans cependant que lesdites lettres eussent fait aucune mention des raisons qui avaient motivé la cour de Russie à faire cette démarche.
Pour ce qui regarde votre dépêche du 5 que l'ordinaire dernier m'a apportée, j'ai trouvé un peu extraordinaire les alarmes qu'on a prises, à ce que vous me marquez, sur mes prétendus armements et sur le dessein qu'on m'attribue de vouloir assembler trois camps, savoir en Silésie, dans le Magdebourg et en Poméranie. Mon intention est que vous devez assurer positivement à tous ceux qui vous en parleront, qu'il ne s'agissait certainement et absolument point d'aucun camp à former et qu'il ne s'était agi dans le mouvement que quelques-uns des régiments avaient fait ici, que d'un changement des quartiers entre ces régiments,4 assez ordinaire d'ailleurs aux troupes autrichiennes, qui en faisaient chaque année, sans que personne en ait pris jamais l'alarme, de sorte qu'il devait être libre à moi de faire en mes États ce que d'autres puissances faisaient dans les leurs, sans que personne en prit ombrage.
Qu'il faudrait bien d'ailleurs que, parmi un tel changement des quartiers, les officiers congédiés pour quelque temps revinssent à leurs régiments,5 et que, généralement, on ne saurait comprendre quel sujet d'ombrage saurait donner un pareil arrangement. Vous ajouterez d'une
1 Beide Generale kehrten von Karlsbad über Dresden zurück. Vergl. Bd. XII, 457.
2 Vergl. die Königlichen Weisungen Bd. XII, 421. 462.
3 In der Vorlage verschrieben: 23. Vergl. S. 15. 41.
4 Vergl. S. 5; Bd. XII, 463.
5 Vergl. Bd. XII, 457. 463.