<553> solides cette année, vu que nous y sommes entrés trop tard. Ainsi tout ce à quoi il faut que nous nous bornions, ce sera que nous couvrions la Silésie et la Saxe. Le maréchal Keith s'arrêtera avec l'armée sous ses ordres jusqu'au 241 de ce mois aux environs de Lobositz. Vers ce temps-là, je marcherai à ses côtés, pour le retirer de bonne manière, et afin qu'il n'arrive aucun malheur. Cependant, quand nous entrerons vers la fin d'octobre dans les quartiers d'hiver, je crois que l'ennemi fera semblant d'en vouloir faire autant, mais qu'il agira vers le temps du 20 de novembre, et voilà le temps où j'appréhende que l'ennemi ne se remue. En attendant, je ferai mes dispositions en sorte que, si quelque corps d'ennemi vient sur vous, soit dans la Haute- ou Basse-Silésie, je pourrais d'abord vous joindre de la Lusace, selon que la circonstance l'exigera.
Au reste, quand vous retournerez vers la Silésie, il faudra que vous fassiez vos dispositions également à celles de l'hiver de l'année 1744,2 afin de couvrir la Basse-Silésie, le pays de Glatz et la Haute-Silésie. Si alors quelque corps considérable de troupes veut marcher sur vous, mes arrangements seront faits de manière que je pourrai d'abord vous secourir.
J'ai reçu la lettre que vous m'avez écrite le 13 de ce mois. Quant au cartel à régler avec les Autrichiens, il faut qu'on y mette pour base celui que nous eûmes l'an 1744 avec eux, et que tout y soit réglé sur le même pied. Je suis votre affectionné roi
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
8224. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A LOBOSITZ.
[Struppen,] 17 [octobre 1756J.
Mon cher Maréchal. Je ne cours point après les lauriers, je n'ai point trouvé à en cueillir ici; tout était fait, quand je suis arrivé, je n'ai attendu que les derniers soupirs de l'artillerie saxonne; ils ont demandé à capituler une heure après mon arrivée, je les ai tous sans exception. Browne a été lui-même avec le détachement qui est venu ici, il a eu vent de la capitulation et s'est retiré, son arrière-garde a été totalement défaite. J'ai tant à faire pour le pain, fourrage, quartier et payement des Saxons que je ne sais comment me retourner; il faudra différer votre décampement jusqu'au 20, je viendrai au devant de vous avec 10 bataillons, et je pourrai tout couvrir. J'enverrai Stutterheim à temps; nous ne saurions rester en Bohême, sans ruiner ces bonnes troupes, et j'en aurai besoin encore plus d'une fois. Mille amitiés à mon frère. Adieu.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
1 In den eigenhändigen Schreiben (Nr. 8222 und 8224): 20. October.
2 Vergl. Bd. III, 401.