<64> de Vienne et de la méfiance contre moi; aurait-il été prudent, vu la façon de penser de vos gens, de s'embarquer avec eux à tout hasard? Quant au système qu'ils ont adopté présentement, il est si forcé et si contraire à leurs intérêts permanents qu'il faut attendre qu'ils en sentent eux-mêmes l'incompatibilité avec évidence; mes démarches leur paraîtront innocentes, dès qu'ils verront que la maison de Bourbon et celle d'Autriche ont des vues et des intérêts diamétralement opposés, mais à présent qu'ils abondent encore dans leur sens et qu'ils sont dans les premiers moments de leur ivresse, il faut les laisser aller, jusqu'à ce qu'ils commencent à cuver leur vin.

Sur ce qu'ils m'accusent d'agir durement envers mes voisins — ces voisins qu'on sous-entend, sont le roi de Pologne et le duc de Mecklembourg —, je prie qu'on me dise si jamais j'ai envoyé contre le gré de ces princes des corps de troupes, comme les Français vont en envoyer aux Gênois,1 et si je les ai traités avec la hauteur que le sieur d'Affry a traité les Hollandais?2 Mais voilà des choses que leur amour-propre leur cache, et dont ils ne conviendront point. Un roi de France, à ce qu'on dit à présent, est un assez grand prince pour endurer des avanies, pour moi qui ne suis qu'un petit prince en comparaison de lui, je préfère mon honneur à la possession de toute la terre, et j'avoue que je n'ai pas la modération de me voir insulter impunément, ni par un roi de Pologne, ni par un duc de Mecklembourg. Français premier qui était un preux chevalier, aurait sûrement décidé en ma faveur.

Federic.

Nach dem Concept, zum grossen Theil eigenhändig. Vergl. S. 63 Anm. 1.


7693. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Hellen berichtet, Haag 6. Juli, über eine Unterredung, die er mit dem englischen Gesandten Yorke gehabt: Le sieur Yorke dit „que, comme l'intérêt de la religion était un des meilleurs arguments qu'on pourrait prêcher ici, et qui serait capable de faire sortir ces gens-ci de leur léthargie, il serait fort à souhaiter que nos cours voulussent nous mettre au fait de ce qu'on avait pu découvrir, et ce qu'on pourrait pénétrer encore des démarches que l'on faisait de l'autre côté pour la3 mettre en danger, afin de donner plus de force à nos représentations.“

Potsdam, 13 juillet 1756.

J'ai reçu votre rapport du 6 de ce mois, et quant aux informations que vous demandez pour être au fait des démarches que les Autrichiens ont faites contre la religion protestante, j'ai ordonné à mes ministres au département des affaires [étrangères]4 de vous en envoyer un détail circonstancié, afin que vous en fassiez votre usage et en communiquiez avec le sieur Yorke, qui apparemment aura de sa cour les mêmes informations.



1 Corsica (vergl. Bd. XII, 446) gehörte der Republik Genua.

2 Vergl. Bd. XII, 510.

3 La religion protestante.

4 Vergl. Nr. 7684.