7647. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 3 juillet 1756.
Je n'ai point reçu de vos nouvelles par l'ordinaire dernier. En attendant, comme des bruits courent et que les gazettes publiques même en parlent que, malgré tous les déboires que la cour de Vienne a don<11>nés à celle de Londres, le ministère anglais fêtait cependant toujours le ministre autrichien, en usant de bien des. complaisances envers celui ci, je ne veux pas ajouter foi à des nouvelles si vagues, étant persuadé que, selon la sincérité et le zèle que je vous connais pour mon service et pour mes intérêts, vous n'auriez pas manqué de m'avertir, s'il en était quelque réalité. Cependant, vous ne devez point négliger toutà-fait cet avis, mais tâcher d'approfondir au mieux ce qu'il y en a, et s'il y a peut-être quelque chipotage entre les cours susdites; car, à vous parler tout naturellement, je ne sais pas bien concilier que le ministère britannique sache agir avec intimité envers le ministre d'une cour qui l'a traité si durement qu'elle l'a fait, et qui l'a abandonné dans ses plus pressants besoins et payé de la dernière ingratitude, de tout ce qu'il avait fait pour elle. Vous comprendrez bien que tout ceci n'est que pour votre direction seule ; cependant, je souhaiterais bien que vous tâchiez de vous bien orienter sur tout ceci, et que vous m'en fassiez votre rapport fidèle.
Federic.
Nach dem Concept.