8165. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Michell berichtet, London 17. September: „Comme l'on craint que, si Votre Majesté est obligée d'aller en avant et de poursuivre Sa pointe contre les Autrichiens, les Français ne se mettent aussi d'abord en mouvement vers l'Allemagne, les ministres ont jugé à propos de songer, dès à présent, à former une armée capable de leur faire face. Pour cet effet, l'on instruit le sieur Mitchell des idées où l'on [est] ici à cet égard, aussi bien que de la réquisition que l'on a faite au prince Louis de Brunswick, pour commander cette armée.499-1 On souhaiterait aussi également qu'il plût à Votre Majesté de faire mettre tout de suite en mouvement les 11,000 hommes qu'Elle a promis de fournir pendant le courant de cet hiver, pour couvrir l'électorat, afin qu'en cas de nécessité ce corps n'eût pas une trop longue marche à faire, produisit | Lobositz, 6 octobre 1756. J'ai reçu les dépêches que vous m'avez faites du 17, du 21 et du 24 de ce mois, et me réfère à ce que je vous ai fait marquer antérieurement par mes ministres touchant les circonstances présentes. J'y ajoute seulement que je suis toujours du sentiment, et mes lettres de France me le confirment, que les États d'Hanovre n'auront pas à craindre cette année-ci de quelque tentative de la France contre eux,499-2 vu la saison trop avancée qui ne permettra plus de faire une pareille opération; mais la chose saurait arriver autrement l'année qui vient, |
quelque effet sur l'esprit des Hollandais, et, enfin, fût plus à portée d'agir selon les conjonctures On enjoint, de plus, au sieur Mitchell de communiquer à Votre Majesté le langage que l'on fait tenir aux ministres anglais à toutes les cours de l'Europe et à Constantinople relativement à la position présente de Votre Majesté, et comment on l'envisage ici. Ceci n'est cependant qu'un commencement du système que l'on a dessein de pousser encore bien plus loin; car comme on est ici tous les jours plus résolu d'envisager la querelle de Votre Majesté comme celle de l'Angleterre, on y embrassera avec empressement tous les moyens ultérieurs que Votre Majesté jugera être les mieux calculés, pour répondre à ce but.“ | c'est aussi pourquoi j'estime, et vous pourrez bien en faire l'insinuation aux ministres anglais, qu'il conviendrait qu'on renvoyât les troupes d'Hanovre et de Hesse qui sont en Angleterre,500-1 afin de les avoir prêtes en Allemagne pour les joindre à d'autres, afin de former, au printemps qui vient, de bonne heure une armée assez puissante pour s'opposer aux desseins des Français et des Autrichiens en Allemagne. Je crois que l'Angleterre pourra s'y prêter aussi plus sûrement, vu que la France, par les entreprises qu'elle médite de faire en Allemagne, se voit obligée de dégarnir d'un bon nombre des troupes ses côtes maritimes et qu'ainsi les troupes nationales de l'Angleterre suffiront non seulement pour la défense des îles de la Grande-Bretagne, mais qu'on en aura de reste encore pour les faire transporter en Allemagne, afin d'en fortifier l'armée qu'on y formera pour le soutien de la liberté et de la religion. Au surplus, j'ai ordonné à mes ministres500-2 de vous envoyer au plus tôt un mémoire motivé des raisons que j'ai eues de faire la démarche contre la cour de Saxe, pour me justifier là-dessus envers tout le monde raisonnable. Federic. |
Nach dem Concept.
499-1 Vergl. S. 219. 407.
499-2 Vergl. S. 490. 491.
500-1 Vergl. S. 491.
500-2 Vergl. Nr. 8160. 8161.