8182. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A BERLIN.
Mitchell schreibt, Berlin, 2. October: „Hier je reçus par un courrier de Londres des lettres du 17 septembre. C'est un vrai plaisir pour moi de voir la manière dont le Roi et ses ministres ont envisagé les mesures que Votre Majesté a été obligé de suivre et la façon dont ils se sont expliqués là-dessus à toutes les cours de l'Europe. Afin que Votre Majesté soit plus tôt informée de ce qui se passe en Russie, on a donné ordre à nos courriers qui seront dépêchés de Pétersbourg, de passer par Berlin et de là me venir trouver au camp de Votre Majesté, avant d'aller en Angleterre.“
Unter gleichem Datum übersendet Mitchell die Uebersetzung eines Schreibens von Williams, d. d. Petersburg 14. September:
„Monsieur. Votre lettre du 28 août m'est parvenue. J'aurais fort souhaité que Sa Majesté le roi de Prusse n'eût point accusé la cour de Vienne, comme s'il y avait eu une alliance offensive entre la maison d'Autriche et la Russie,515-1 convaincu, comme je suis, qu'il n'en était rien, et que le ministère russien n'aurait jamais aidé l'Autriche dans une guerre offensive contre le roi de Prusse. Mais ces réflexions viennent trop tard, et sitôt que Sa Majesté Prussienne aura attaqué l'Impératrice-Reine, cette cour ne tardera pas de lui envoyer du secours.
Sur le reçu de votre dernière, je ne manquai pas de répéter aux ministres russiens ce que je leur avais déjà représenté; que pour peu que cela parût agréable à la cour de Pétersbourg, le roi de Prusse y enverrait un ministre,515-2 et que dans les différends qu'il a actuellement avec l'Autriche, Sa Majesté ne souhaiterait que l'impératrice des Russies pour médiatrice. J'ajoutai qu'en cas que Sa Majesté Impériale goûtait de telles propositions, je dépêcherais d'abord un courrier, pour en informer Sa Majesté Prussienne. Mais, au lieu de me faire aucune réponse, on est à convoquer des conseils tous les jours, pour délibérer sur les moyens d'assister efficacement l'Impératrice-Reine. Je suis fâché, Monsieur, de ne pas pouvoir vous donner de meilleures nouvelles; mais je ne vous saurais dissimuler la peine que me donne l'intelligence mal fondée qu'a eue Sa Majesté Prussienne à l'égard du traité offensif. Car son attaque de la reine de Hongrie rompra toutes mes mesures à la cour de Pétersbourg. Je suis etc.“
<516>P. S.
„Les ennemis du roi de Prusse sont en grand nombre ici et se déchaînent contre lui avec beaucoup d'animosïté. Les ordres sont expédiés que les troupes se tiennent prêtes; et l'on m'a dit que deux frégates de 20 canons ont fait voile aujourd'hui de Kronstadt, pour joindre les galères et les vaisseaux de guerre qui sont à Reval, mais dans la saison où nous sommes, la Baltique n'est guère navigable“ .
Mitchell schreibt, Berlin 5. October: „Sitôt que j'ai su que Votre Majesté Se portait bien, je me livrai à la joie que me donnait la nouvelle de Sa victoire: à peine a-t-Elle vu Ses ennemis, et ils sont vaincus. La lettre ci-jointe du 18 septembre m'est venue par la poste de dimanche, mais je ne l'ai pu lire qu'aujourd'hui, ayant eu la tête si remplie de la journée de Lobositz; j'en ai fait une relation à Williams : si j'avais su la langue russe, je m'en serais servi, persuadé que cela les aurait éclairés beaucoup dans leurs délibérations. J'ai différé mon départ pour Dresde jusqu'à dimanche prochain, afin d'attendre le courrier de Pétersbourg, quoique je brûle d'impatience de me mettre aux pieds de Votre Majesté et de témoigner la profonde vénération avec laquelle j'ai l'honneur d'être etc.“
Zugleich übersendet Mitchell die Uebersetzung des erwähnten Schreibens von Williams, d. d. Petersburg 18. September. In dem P. S. schreibt letzterer: „Dans ma dernière lettre,516-1 je vous ai marqué ce que j'avais insinué aux ministres d'ici au sujet de l'envoi d'un ministre prussien et de la médiation de cette cour-ci entre l'Impératrice-Reine et le roi de Prusse. Aujourd'hui on y a fait la réponse suivante: « Que Sa Majesté Impériale, ayant été informée de ce que j'avais dit à ses ministres sur une médiation entre la maison d'Autriche et Sa Majesté Prussienne, S'était déterminée de ne se point mêler de cette affaire et de laisser vider à ces deux puissances leur querelle présente, dont le roi de Prusse est l'unique auteur. Que, cependant, elle remplirait ponctuellement tous ses engagements à l'Impératrice-Reine. » Je vous expliquerai tout ceci plus particulièrement dans la première lettre que je vous écrirai.“
Lobositz, 9 octobre 1756.
Monsieur Mitchell. J'ai été sensiblement touché de la part obligeante que vous avez bien voulu prendre du succès heureux que mon armée a eu contre l'ennemi.
Quant aux nouvelles de Russie que vous m'avez communiquées à la suite de votre lettre, elles ne sont pas à la vérité bien favorables. Je crois, cependant, qu'il ne faut pas tout-à-fait désespérer, je compte sur deux bons arguments que j'ai devant moi encore, le premier, la saison avancée d'hiver, surtout dans ces climats; le second, l'argent qui a toujours ses appas. Parmi cette circonstance, je présume qu'il se trouvera encore quelque occasion favorable dont le chevalier Williams saura habilement profiter, pour conjurer l'orage et pour donner une autre face aux affaires de la cour où il réside, de celle où elle se trouve actuellement. Je n'en suis point surpris, je m'y suis attendu d'avance; mais personne ne meurt de menaces, et je crois que les États d'Hanovre auront aussi peu à craindre cette année-ci d'une entreprise des Français516-2 que moi en aurai une de la part des Russes, et qu'entre ce temps et celui du printemps qui vient, nous serons à même de prendre de bonnes mesures pour notre défense, afin de pouvoir faire front de tous côtés.
<517>Au surplus, vous serez toujours le bienvenu ici, et sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.
515-1 Vergl. S. 164.
515-2 Vergl. S. 298.
516-1 Petersburg 14. September. Vergl. S. 515.
516-2 Vergl. S. 491.