8209. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A LOBOSITZ.

[Struppen,] 15 [octobre 1756].

Mon cher Maréchal. Aujourd'hui l'affaire des Saxons va se terminer, hier la négociation a commencé, et il faut qu'ils en passent par<534> tout ce qui me plaira. Ils ont passé l'Elbe auprès du Kœnigstein, où ils sont dans un terrain de 1,200 pas de long sur 400 de front. Nos troupes les ont entourés de ce côté-là, un abatis les sépare; ils n'ont ni vivres, ni tentes, leur arrière-garde et leurs équipages ont été pillés la plupart. Zieten avec 300 hommes a battu 4 escadrons qui faisaient leur arrière-garde. Enfin, jamais on ne pourrait s'imaginer par quel esprit de vertige ils ont pris ce mauvais parti, et avec quelle confusion ils l'ont exécuté. Le détachement d'Autrichiens s'est aussi retiré ; hier Warnery a donné dans leur arrière-garde, il a sabré 4 compagnies de grenadiers pandours. Nous avons, outre cela, quelques prisonniers d'eux. Le Roi, ses fils et son favori sont au Kœnigstein et ne demandent qu'à sortir. Enfin, j'espère que demain je vous marquerai la fin de cette affaire et mon projet fixe pour l'avenir. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.