<139> die Ohren werden gekriegt haben, so werden sich die stolze Wellen legen. Adieu.
Friderich.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
8439. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A NEISSE.
Dresde, 14 décembre 1756.
J'ai vu avec plaisir par la lettre du 12 de ce mois que vous m'avez faite, votre heureux retour du voyage que vous avez fait pour visiter les garnisons le long de la frontière, et que vous avez trouvé tout en bon état et en bon ordre, aussi c'est avec satisfaction que j'appris que tout y est encore tranquille.
Quant aux forces des Autrichiens, celles de leurs troupes nationales ne peuvent pas excéder le nombre de 110,000 hommes. Ce qu'ils peuvent assembler ici contre nous, sont 40 régiments, qui, selon leur propre supputation, font 60,000 hommes; ajoutez-y 30 à 35,000 hommes de cavalerie et de hussards avec 15,000 pandours, voilà le nombre du total à 110,000 hommes à peu près. Pour ce qui regarde les troupes françaises, il n'est pas décidé encore s'il y en aura en Bohême, ou si la France ne voudra à leur place soudoyer des troupes des princes allemands; mais de quelque côté que l'on se détermine, il n'y aura pas au delà de 24,000 hommes que la France y enverra,1 de sorte que, selon ce calcul, les Autrichiens mettront en campagne 134,000 hommes, auxquels je pense opposer 115,000 jusqu'à 120,000 hommes, en sorte que la disproportion du nombre ne sera pas fort grande.
Je n'ai encore que des avis fort vagues sur leur projet de campagne; mais aussitôt que j'en saurai quelque chose avec précision et d'exact, je ne manquerai pas de vous en faire part, c'est pourquoi je ne voudrais pas faire le voyage en Silésie,2 avant que d'en être instruit et à même de pouvoir prendre avec vous des mesures positives. Selon toutes les apparences, les Français voudront entreprendre, l'année qui vient, sur mon pays de Cleves.3 Je me donne de la peine à porter le roi d'Angleterre d'y assembler une armée,4 et j'espère d'y réussir encore.
Quant à la Russie, l'on ne peut en dire quelque chose positivement, sinon qu'elle restera tranquille cet hiver. L'Impératrice est malingre; dans le cas de quelque évènement, je saurais être sûr qu'il n'arrivera rien de ce côté-là.5
Au reste, je ne comprends rien de ce que vous marquez des terres qui n'ont pas été ensemencées l'automne passé en Silésie, ni de ce qui en aurait été la raison, ce pays-là n'ayant rien souffert de l'ennemi, ni n'en ayant pas à appréhender jusqu'au moment présent, de sorte que
1 Vergl. dagegen S. 132.
2 Vergl. S. 104.
3 Vergl. S. 60.
4 Vergl. Nr. 8354. 8416.
5 Vergl. S. 49. 79.