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D'ailleurs, je crois convenir que vous demandiez au chevalier Williams que, pourvu qu'il n'y aurait plus rien de bon à faire avec l'Impératrice régnante pour empêcher la marche de ses troupes, il tâchât au moins de savoir exactement, afin de nous en avertir, à quel temps et par quelle route ces troupes marcheraient, et quels étaient les lieux de leur destination, si cela serait vers la Prusse ou vers la Silésie ou ailleurs, afin que j'en saurais prendre mes mesures là-dessus.

En attendant, comme l'argent des Autrichiens a opéré si merveilleusement à ladite cour pour le moment présent, je pense qu'il ne faudrait pas qu'il quittât entièrement le parti pour cela, mais qu'il attendît un peu jusqu'à ce que cet argent fût pour la plupart dissipé, ce qui ne tardera guère, et qu'il revînt après cela à la charge, où je ne doute pas que les largesses n'opèrent avec le même succès que l'argent d'Autriche.

Au reste, j'ai bien voulu vous avertir, Monsieur, que, voulant attendre l'arrivée de votre courrier de Londres avec la réponse que je me flatte d'avoir du Roi votre maître sur plusieurs pièces que je lui ai fait passer par vous,1 je suspendrai en attendant de lui écrire, de sorte qu'il dépendra de vous de faire partir le courrier que vous voulez dépêcher présentement. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.


8474. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Dresde, 25 décembre 1756.

J'ai reçu à la fois les trois rapports que vous m'avez faits du 3, 7 et 10 de ce mois. Il faut bien que je me contente des raisons que vous accusez pourquoi les affaires intérieures du royaume n'ont pas encore voulu permettre que les ministres vous parlassent de celles de dehors, ni qu'ils dépêchassent le courrier au sieur Mitchell, qui l'attend avec impatience,2 mais je ne puis m'empêcher de vous dire que le temps pour que le ministère prenne ses résolutions et fasse des arrangements efficaces, presse extrêmement, vu que sans cela j'appréhende fort que nos ennemis, qui travaillent avec toute l'activité imaginable de s'arranger pour faire leurs derniers efforts et pour commencer dès le commencement du printemps et plus tôt encore leurs opérations, n'agissent avec vigueur, avant que le ministère anglais aura fini ses délibérations. Je veux d'ailleurs vous informer que le sieur Blondel, ministre que la cour de France envoie à celles des princes d'Allemagne, s'est laissé aller à dire que, pourvu que la France gagnât Ostende, Nieuport3 et quelque partie considérable des Pays-Bas autrichiens, elle pourrait bien laisser récupérer la Silésie par la reine de Hongrie.



1 Vergl. Nr. 8352. 8354.

2 Vergl. S. 162.

3 Vergl. S. 132.