<184> pas plus vite et qu'il n'y aura pas beaucoup à faire avec des gens qui n'aiment pas de prendre des résolutions vigoureuses, quoiqu'il n'y aille qu'à leur propre salut, se flattant toujours de pouvoir ménager ensemble la chèvre et le chou; en quoi cependant, à ce que je crains, ils en seront les dupes.

Pour envoyer quelqu'un en Angleterre, afin d'y pousser aux arrangements à prendre, je crois la démarche superflue, vu qu'il n'y a sorte de représentation que je n'y aie déjà faite, mais sur quoi je suis toujours à attendre la réponse d'un ordinaire à l'autre, de sorte que je ne puis me décider sur aucune affaire qui y a du rapport, avant d'avoir reçu des éclaircissements.

Enfin, comme je ne m'attends pas à de grandes choses de ce côtélà, vous ferez bien de vous préparer tout doucement à votre retour, dès que vous verrez que votre présence n'y sera d'aucune utilité après le retour du courrier d'Angleterre.

Je vous sais, au reste, parfaitement gré des avis que vous m'avez donnés au sujet de l'affaire des remontes.1

Federic.

Nach dem Concept.


8501. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Dresde, 3 janvier 1757.

Il m'est revenu un avis de très bon endroit, en conséquence duquel tin certain comte de Kettler est parti en dernier lieu de Vienne, avec quatre chariots chargés d'espèces, pour Varsovie, quoiqu'on n'ait pu m'indiquer avec certitude si cet argent a été destiné pour Varsovie ou pour Pétersbourg. Vous devez donc vous informer d'abord si ledit comte de Kettler est arrivé à Varsovie, suivi de ces chariots chargés d'espèces ; après quoi vous tâcherez d'approfondir au mieux à quel usage ces sommes doivent servir, si c'est pour corrompre les Polonais, afin de les disposer par là à une confédération pour seconder les vues de la cour de Vienne, ou si d'ailleurs cet argent doit servir pour acheter des magasins en Pologne à l'usage des troupes russiennes qui y entreront. Faites de votre mieux pour me satisfaire exactement là-dessus.

Au reste, il court un bruit comme quoi la Porte Ottomane avait fait déclarer en Pologne que, quoiqu'elle n'eût pas envie de se mêler des différends présents qui déchiraient les puissances chrétiennes, elle ne regarderait cependant point d'un œil indifférent, si les troupes de Russie marchaient par la Pologne, et que dans ce cas-là elle se verrait obligée d'entrer avec une armée en Pologne pour y obvier. Mandez-moi aussi ce qui est exactement de cette nouvelle qui ne saurait pas être ignorée là où vous êtes.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 147.