<20>dront bien aller, pendant qu'il en est temps encore, au devant de l'oppression que la cour de Vienne leur prépare, et se réveiller pour voir ce qu'il y aura à faire d'efficace pour le maintien de leur lustre et de leur liberté, afin de ne point faire le second tome de la- fable de la hache, requérant les arbres de lui fournir le bois pour son manche.
L'autorité tout-à-fait tyrannique que s'arroge la cour de Vienne, et les contraventions inouïes et sans nombre auxquelles se porte l'Empereur contre la capitulation de son élection,1 doivent nécessairement donner dans les yeux aux États de l'Empire et les faire réfléchir sur l'urgente nécessité qu'il y a de leur opposer une digue assez forte par un concert à prendre entre eux, auquel ils doivent nécessairement, en qualité de bons patriotes, avoir recours dans l'occurrence présente. Les sentiments généreux que je connais à Votre Altesse, me sont de sûrs garants qu'Elle voudra bien contribuer de toutes Ses forces à établir et consolider un concert aussi salutaire.
Au reste, je ne dois pas laisser ignorer à Votre Altesse que Sa Majesté Britannique n'est rien moins qu'intentionnée de se prêter à un traité de neutralité avec la cour de France relativement à ses provinces d'Allemagne,2 de façon que ce qu'en a annoncé la gazette, est purement faux et controuvé.
Je ne cesserai d'être à jamais avec l'amitié la plus distinguée et la considération la plus parfaite, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin
Federic.
Nach dem Concept.
8302. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.
Sedlitz, 7 novembre 1756,
Monsieur mon Frère. J'ai toujours été d'opinion qu'en qualité d'allié on devait avoir sincèrement au cœur l'intérêt des princes avec lesquels on se trouve lié. Cette considération m'a fait envisager les intérêts de Votre Majesté comme les miens, j'ai examiné exactement dans ce sens la situation présente de l'Europe, et je crois qu'il y aurait des choses avantageuses à faire pour les intérêts de Votre Majesté en Allemagne. Je ne m'en suis ouvert à personne, et je n'ai voulu faire aucune démarche ultérieure, sans savoir préalablement si Votre Majesté trouve à propos que je m'en explique au sieur Mitchell, si Elle aime mieux que ce soit à quelqu'un de Ses sujets d'Hanovre, ou si Elle aime mieux que je Lui en fasse les ouvertures par écrit. J'attends Sa réponse avant que de m'expliquer ultérieurement, L'assurant de la considération infinie avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. Bd. IV, 98. 101.
2 Vergl. S. 3; Bd. XIII, 565.