8644. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A HANOVRE.
Dresde, 22 février 1757.
J'ai été bien aise de voir, par les rapports que vous m'avez faits du 18 de ce mois, qu'au moins les ministres commencent à se remuer pour s'arranger à assembler leurs troupes, et j'ose me flatter qu'à présent ils se mettront encore plus en diligence, vu les circonstances présentes et les ordres qu'ils ont reçus de Londres.1
Pour ce [qui] regarde un chipotage entre Vienne et Hanovre, vous n'avez pas mal soupçonné qu'il y en ait sur le tapis; il en a existé effectivement,2 mais je suis bien aise de pouvoir vous dire que tout est rompu à présent, et qu'après qu'on a senti à Londres le venin et la tromperie qu'il y avait cachés sous les propositions que la cour de Vienne avait mises en avant, tout a été rondement refusé, de sorte que vous n'avez rien à appréhender de ce côté-là.
Quoique la marche des troupes françaises, malgré tout le bruit qu'on en fait, reste toujours un problème, vous devez tâcher, autant qu'il sera possible, de vous orienter par des gens du pays de Cologne, si effectivement cette marche se fera, si l'on y fait des apprêts, ou si ce n'est encore qu'une ostentation.
Federic.
Nach dem Concept.
8645. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Dresde, 23 février 1757.
Votre rapport du 11 m'a été bien rendu, au sujet duquel je me réfère à ce que je vous ai marqué par ma dernière lettre du 21.3 La nouvelle de Pétersbourg que je vous ai déjà communiquée au sujet de l'équipement de la flotte de Russie, vient de m'être confirmée, ainsi que ce que je dois espérer du secours de l'Angleterre par rapport à l'envoi d'une escadre dans la Baltique,4 pourrait devenir pressant.
J'ai appris, d'ailleurs, de très bonne main que le secours stipulé entre la Russie et la France a été réglé à 24,000 hommes ou à un million et 800,000 roubles par an.5 Il doit se faire, d'ailleurs, une convention avec la cour de Vienne, par laquelle celle-ci paiera à la Russie annuellement un subside d'un million de roubles, au lieu des deux millions de florins promis par l'article 4 séparé et secret du traité de 1746 en un seul payement. Ce subside sera payé de six en six mois.6
Au surplus, l'on m'avertit que la cour de Versailles a fait demander quel subside celle de Russie exigerait pour un corps de ses troupes qu'on emploierait contre moi. On a répondu que, si la France avait
1 Vergl. S. 292.
2 Vergl. Nr. 8620.
3 Nr. 8640.
4 Vergl. S. 297.
5 Vergl. S. 300 Anm. 2.
6 Vergl. S. 300 Anm. 3.