<360> de manger même le pays d'avance, mais qu'ils n'y étaient nullement disposés.
Qu'au reste, la dernière poste de Londres ayant apporté l'ordre que le général Zastrow commanderait les troupes en chef et par conséquent toute l'armée, il y avait à craindre que les affaires n'allassent lentement et très mal. Que quelqu'un sorti depuis quinze jours de l'Angleterre, ayant parlé au duc de Cumberland, en avait été assuré qu'il ne croyait point être envoyé pour cette année commander cette armée.
Au reste, vous savez que j'ai fait offrir au ministère d'Hanovre les six bataillons de la garnison que je retirerai de Wésel,1 pour joindre les troupes d'Hanovre à Lippstadt, auxquels cependant on ne fournirait que le pain de munition et les fourrages. Comme le général Schmettau leur a demandé la réponse depuis le 17 de février là-dessus,2 de même que si on voulait pousser une tête en avant sur la Lippe,3 comme on en était déjà convenu, aussi sur l'assemblée de leur armée, le jour de l'assemblée et la manière qu'on posterait les troupes, afin de pouvoir m'en faire un rapport par le courrier qu'il était sur le point de me dépêcher, — il n'avait malheureusement eu d'autre réponse que de donner le lendemain un mémoire par écrit là-dessus et qu'on y aviserait. Sur quoi, il leur avait représenté qu'il était plus de trois semaines qu'il n'avait fait que leur faire des représentations là-dessus.
Voilà un assez long détail de ce que le dernier rapport du général Schmettau comprend, dont j'ai cru cependant nécessaire de vous informer, non pas pour me plaindre dudit ministère et moins encore pour le mettre mal dans l'esprit de leur maître, mais afin que vous en parliez à milord Holdernesse, afin de lui représenter combien mes affaires et même celles de l'Angleterre en risqueraient, à moins qu'on ne mît plus de chaleur et de vivacité à prendre de bonnes mesures pour opposer un corps d'armée, afin de défendre seulement l'entrée libre aux troupes françaises en Westphalie, et pour ne pas pouvoir me prendre à dos dans le moment présent; ce qui ne saurait absolument que retomber sur les États d'Hanovre, si une fois les Français réussissent à m'accabler. Vous lui représenterez d'ailleurs combien j'avais lieu de soupçonner que le ministère d'Hanovre se laisserait éblouir par la neutralité trompeuse et momentanée, sans penser aux suites funestes qui leur en résulteraient, et les justes appréhensions que j'avais qu'ils travaillaient à obliger le Roi leur souverain, soit directement soit indirectement, pour prêter les mains contre son gré et contre celui de son ministère anglais [à leurs desseins]. Que je perdrais également — le malheur d'être abandonné m'arrivant d'Angleterre ou d'Hanovre, ou par les lenteurs que les ministres hanovriens affectaient pour se mettre en posture d'une bonne défense, ou même par la faute d'un général
1 Vergl. S. 348.
2 Vergl. S. 276.
3 Vergl. S. 145. 278.