<383> marqué dans une de mes dépêches antérieures touchant les propositions que le sieur Affry a faites au sieur de Slingelandt pour une paix séparée avec l'Angleterre à mon exclusion, et de la réponse de la part de la cour de Londres que je vous ai communiquée également.1 Ce ne sont point des conjectures sur des propositions vagues, mais des anecdotes secrètes qui m'ont été communiquées, quoique dans la dernière confidence, d'un très bon canal in extenso,2 et dont je vous ai communiqué également sous le sceau du dernier secret, afin de ne vous en servir autrement que pour votre direction seule.
Au surplus, je ne vous cacherai pas une autre nouvelle qui me vient de très bonne main, et qui regarde les chipoteries qui ont été jusqu'à présent au tapis entre les cours de Vienne et de Versailles. Vous savez ce qu'on a divulgué au sujet d'une cession faite des Pays-Bas autrichiens de la cour de Vienne à la France.3 Voici le fait. Le roi de Pologne, ayant criaillé auprès des susdites cours sur les pertes qu'il faisait, parceque j'occupais la Saxe, a prétendu que la France devrait envahir mes provinces de Clèves, qu'on donnerait en indemnisation au roi de Pologne, comme électeur de Saxe, d'autant plus que la Saxe avait encore une vieille prétention à ces pays-là.4 Sur quoi, la cour de Versailles, s'étant concertée là-dessus avec celle de Vienne, la dernière s'est fort récriée contre, de sorte qu'on s'était engagé à la fin, par une nouvelle convention, que la cour de Vienne céderait une bonne partie de la Flandre autrichienne en faveur de la conquête du pays de Cleves, que les Français doivent faire pour la maison d'Autriche, qui en contre indemniserait le roi de Pologne par le pays de Magdebourg, qu'on m'arracherait.5
Voilà précisément ce que j'ai appris de la nouvelle convention que les deux cours ont faite entre elles en dernier lieu, et ce que [vous] saurez faire ébruiter en Hollande, quoique sans y trop apparaître, en l'accompagnant de la réflexion sur la situation fâcheuse où la République et la religion protestante seraient, quand elle se trouverait presque toutà-fait environnée des possessions autrichiennes de ce côté-là.
Federic.
Nach dem Concept.
8740. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.
Dresde, 18 mars 1757.
J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 8 de ce mois; par lequel j'ai été bien aise de voir que la cour de Copenhague commence au moins d'ouvrir les yeux sur les desseins funestes des cours de Vienne et de Pétersbourg et sur les suites qui en résulteront pour le Danemark, si jamais lesdites cours devaient obtenir leur but.6 Vous
1 Vergl. S. 306. Die englische Antwort war an Hellen nicht mitgetheilt worden.
2 Vergl. S. 291.
3 Vergl. S. 332.
4 Vergl. Droysen, Preuss. Politik, II, 2, S. 568 (1. Aufl.).
5 Vergl. Nr. 6738. 6740.
6 Vergl. S. 16. 125. 248.